Expérience 2

VOYAGE D'INTEGRATION DU MUR PARLANT

Fin août 2024, j'ai été contacté par téléphone, par Mariannick Le Bris, formatrice du pôle formation Confédérale de la CGT ainsi qu'euro formatrice. La raison de cet appel, est de me demander si je suis disponible pour intervenir dans la formation " Elaborer une action de formation" prévue du 16 au 20 septembre 2024  au Centre de formation de la CGT de Gif sur Yvette. Le centre Benoit Frachon de Gif sur Yvette est le Centre de formation Confédérale de la CGT. Situé en vallée de Chevreuse, à quarante cinq minutes du cœur de Paris par le RER, le centre Benoît Frachon accueille les formations que les fédérations et la confédération réalisent au niveau national .Ce sont plus de 250 stages qui y sont organisés dans des conditions de réalisation que la CGT veut optimum. Le centre peut aussi accueillir des réunions, des séminaires, des journées d'étude, des congrès.

C’est avec un immense intérêt et un grand plaisir que j’accepte d’intervenir lors de ce stage. Les animateurs sont Mariannick Le Bris et Michel Brahmi. Les formations à la CGT sont toujours animées en binôme. Le rôle des animateurs est d’accompagner les stagiaires tout au long de la durée du stage. Chaque jour, un intervenant supplémentaire, autre que les animateurs, peut être présent. Son rôle est différent de celui des animateurs : il intervient sur un thème ou un moment précis du déroulé pédagogique. Toutefois, l’animateur doit être en mesure de le remplacer si nécessaire. C’est pourquoi les animateurs doivent maîtriser parfaitement le contenu de la formation, afin de pouvoir prendre le relais de l’intervenant à la dernière minute en cas de problème.

Les animateurs du stage me demandent sur quel thème et moment je souhaiterais intervenir. Pour que je puisse réfléchir, le pôle formation m’envoie le déroulé pédagogique ainsi que les documents de la formation par courriel, car ces derniers ne sont pas disponibles sur le cloud de la formation du pôle confédéral. Le cloud du pôle est accessible uniquement aux stagiaires ayant suivi la "formation de formateur". Il est conçu pour permettre à chaque formateur ou intervenant d’accéder, en quelques clics, aux informations, aux déroulés pédagogiques et aux classeurs des formations, afin de les aider tout au long du stage.

Après une première lecture rapide du déroulé et du dossier des formateurs, j’ai décidé de proposer mon intervention pour la journée de mercredi, la troisième de la formation qui en compte cinq. Pourquoi avoir choisi cette journée ? Tout d’abord, les stagiaires auront pris leurs marques et devraient se sentir bien intégrés. Ensuite, il s’agit du thème 3 du stage, "La conception de l’action de formation", moment 1 (le thème en compte 4), sur le découpage thématique. Ce thème et ce moment en particulier m’intéressent, car lorsque j’ai suivi cette formation en tant que stagiaire au Centre Benoît Frachon en octobre 2020, je me suis senti à l’aise dans le travail en groupe. J’ai également pu mettre à profit les savoirs et savoir-faire acquis lors de cette formation dans mon travail quotidien de formateur, mais aussi en tant que syndicaliste de terrain. Ces acquis m’ont été utiles pour élaborer des journées d’étude sur la syndicalisation et la continuité syndicale, ainsi que pour réaliser un document d’information pour les Journées mondiales de la sécurité au travail organisées par mon entreprise, sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Un élément qui conforte mon choix d’intervention est le déroulé pédagogique, qui prévoit des exposés interactifs, des brise-glaces, des activités en binôme ou en groupe, répondant exactement à ma vision de ce qu’est une formation active. Ma proposition est validée, je peux donc commencer à me préparer.

Ma préparation commence par une lecture du dossier dédié aux formateurs. Il est important que, malgré mon intervention prévue pour la troisième journée, j’aie en tête l’ensemble du déroulé pédagogique de la formation. Je dois veiller à intervenir dans la continuité du programme. Il est également essentiel que, la veille de mon intervention, je fasse le point sur l’avancement du stage avec les animateurs. Je dois leur demander s’il n’y a pas de retard et si tous les documents de travail ont déjà été distribués. Il ne faut pas, par exemple, que je me réfère à un document que les stagiaires n’auraient pas encore consulté.

Après avoir lu l’ensemble du déroulé de la formation, je me concentre sur le contenu de la journée où j’interviens. Le titre du thème est "La conception d’une action de formation" et son objectif est le suivant : "À l’issue de ce thème, les stagiaires seront en capacité d’expliquer en quoi consistent les quatre dernières étapes de la construction d’une action de formation." Durant cette journée, j’aborderai dans sa totalité le moment 1 ainsi qu’une partie du moment 2. Les objectifs pédagogiques de ces moments sont : "À l’issue de ce moment, les stagiaires seront en capacité de concevoir un découpage thématique et de rédiger des objectifs pédagogiques" pour le premier, et "À l’issue de ce moment, les stagiaires seront en capacité d’écrire un séquençage et d’expliquer le choix des activités retenues. Ils seront également en mesure d’identifier au moins quatre éléments à prendre en considération dans la conception des supports pour les stagiaires et les formateurs" pour le second.

Je remarque que, durant ces deux moments, il y a deux exposés interactifs : le premier, dans la matinée, d’une durée d’une heure, et le second, l’après-midi, de 45 minutes. Je me concentre sur ces deux séquences en lisant les fiches formateurs du classeur qui concernent ces séquences, puis je rédige un document Word en ne conservant que les parties essentielles ou les mots clés. L’objectif est de faire une synthèse des documents et de ne pas simplement relire les documents tels quels. À la CGT, nous privilégions le débat interactif dans nos formations, mais nous évitons les cours magistraux.

Le vendredi avant le jour de début de la formation, c'est à dire le 13 septembre, Mariannick, Michel les animateurs et moi, nous nous réunissons en visioconférence afin de travailler ensemble sur les activités stagiaires de formation. Nous nous arrêtons tout particulièrement sur le brise-glace prévu au retour de la pause déjeuner de la journée de mercredi. Nous ferons le mur parlant et j'aurais le plaisir d'animer cet activité.  La proposition du brise-glace faite par les concepteurs de la formation est celle du téléphone . Les stagiaires sont disposés sur une ligne avec un éloignement d’environ un mètre. Le formateur murmure une phrase à l'oreille d’un stagiaire de la ligne. Attention les formateurs précisent aux stagiaires que la phrase doit être rapidement transmise et qu’il ne doit pas y avoir d’interruption dans la transmission. Voici la phrase que nous proposons « La progression à rebours consiste à s’interroger en premier sur ce que les stagiaires doivent savoir faire à la fin de la formation ». Le premier stagiaire répète le message au second, et ainsi de suite. Quand la phrase arrive au dernier stagiaire, il la dit à voix haute. Le formateur compare ensuite la phrase originale avec la version finale (et éventuellement avec les versions intermédiaires). Bien que l'objectif du jeu soit de répéter la phrase sans la déformer en cours de route, celle-ci finit généralement par être déformée. Les erreurs s'accumulent généralement dans les retouches à chaque transmission de la phrase, de sorte que celle annoncée par le dernier stagiaire diffère significativement de celle du formateur. Les formateurs précisent qu’il s’agit là encore d’un brise-glace, comme vu dans le deuxième thème.

Nous décidons de ne pas retenir cette activité, car ni les animateurs ni moi ne l’avons jamais utilisée. Nous la remplacerons par « la boule de papier », un brise-glace qui nous est plus familier.

L’objectif général de la formation est :
« À l’issue de cette formation, les stagiaires seront en capacité de construire une action de formation CGT. »

Pour atteindre cet objectif, la formation est organisée en trois thèmes, eux-mêmes déclinés en différents moments.

Présentation du stage. (lien hypertexte) FICHE T3-F3 et T3-F4

Pour mieux faire connaissance avec les stagiaires, m’intégrer dans le groupe et suivre la progression des apprentissages, j’ai choisi d’arriver au centre de formation la veille de mon intervention, c’est-à-dire le mardi en fin de matinée.

La formation, d’une durée de cinq jours, s’est déroulée du 16 au 20 septembre 2023 au centre de formation Benoît Frachon de la CGT à Gif-sur-Yvette. J’y ai assisté en tant qu’observateur.

Cette session, initialement prévue pour 11 apprenants, a finalement rassemblé 9 stagiaires (six femmes et trois hommes). Deux participants se sont désistés quelques jours avant le début. Les stagiaires venaient de différentes régions (PACA, Occitanie, Île-de-France…), mais quatre d’entre eux provenaient du même département, le Gers, ce qui a influencé la constitution des sous-groupes lors des activités.

Les participants occupent diverses fonctions et responsabilités dans leur syndicat, leur union locale ou départementale. Pour s’inscrire à ce stage, il était nécessaire d’avoir suivi le premier module de la formation de formateurs CGT, intitulé « Formation de formateurs ». Pour atteindre pleinement les objectifs, il est également recommandé d’avoir déjà une expérience d’animation. Or, en observant les stagiaires, j’ai constaté que certains en manquaient un peu, ce qui a eu des conséquences, car ce stage reste exigeant, même pour des formateurs expérimentés.

Dès mon arrivée au centre, je me rends dans la salle de formation. Comme convenu avec les animateurs, ceux-ci avaient déjà informé les stagiaires de ma venue. Ils me donnent alors la parole afin que je puisse me présenter. Je le fais brièvement, car je ne souhaite pas empiéter sur le temps de formation. J’aurai par la suite tout le loisir d’échanger avec les stagiaires lors des pause-café, des repas, ou encore durant les soirées conviviales du centre.

Ces moments informels, pauses, repas, soirées, jouent un rôle essentiel dans la vie du groupe. Ils favorisent le partage d’expériences de formation et de parcours syndicaux, tout en offrant un temps de détente bien nécessaire. Stagiaires, animateurs et intervenants peuvent ainsi souffler, se connaître davantage et créer des liens.

Le coin convivial  (coinvivial) du centre de formation est particulièrement propice à ces échanges. Il accueille les stagiaires autour d’un café dans la journée et rassemble une grande partie des participants de toutes les formations de la semaine. On y trouve un baby-foot, des tables de ping-pong, des billards, et parfois même des soirées karaoké. C’est aussi l’occasion de rencontrer des militants d’autres horizons professionnels, enrichissant encore davantage les échanges.

Ces temps partagés, loin d’être accessoires, constituent de véritables moments de formation à part entière, nourris par les pratiques syndicales et les expériences de chacun.

Une fois intégré au groupe, je choisis de rester en retrait. Je n’interviens pas, je me contente d’observer. Très vite, je remarque de petits détails qui en disent long : l’un des stagiaires tripote un bout de laine pour mieux se concentrer, d’autres prennent des notes frénétiquement ou hochent la tête à chaque explication. Ces gestes anodins me donnent déjà un aperçu de leurs manières d’apprendre et me permettent de m’imprégner de l’ambiance sans être déstabilisé pour mon intervention du lendemain.

En observant la salle, je remarque aussi l’organisation du travail en deux groupes : l’un de quatre personnes, l’autre de cinq. Je m’interroge un instant : pourquoi deux groupes plutôt que trois de trois ? La réponse se trouve dans la préparation des formateurs. En étudiant la liste des participants, diffusée avant le stage, et en écoutant les présentations individuelles du premier jour, ils ont noté que quatre stagiaires venaient de la même union départementale, à Auch dans le Gers. Les rassembler semblait logique : cela leur permettrait d’expérimenter ensemble des méthodes et de construire des habitudes de travail communes, utiles pour leurs futures responsabilités.

Mais cette stratégie n’est pas sans risque. À force de travailler entre eux, ces stagiaires pourraient se sentir un peu à l’écart du reste du groupe, privés d’un mélange plus riche d’expériences et d’échanges.

En fin de journée, une fois les stagiaires sortis de la salle, nous nous retrouvons avec les animateurs pour revenir sur le déroulement de la formation. Rapidement, nous faisons le même constat : les questionnements des stagiaires ont pris plus de temps que prévu. C’est une situation fréquente. Beaucoup arrivent en formation avec leurs propres préoccupations et repartent avec l’espoir d’obtenir des réponses. Mais bien souvent, leurs interrogations dépassent le cadre du stage suivi à ce moment-là.

En tant que formateur, intervenant ou animateur, je ne peux pas ignorer ces questions. Pourtant, je dois garder en tête que chaque activité a un temps imparti et qu’il me faut respecter le fil conducteur de la formation. Lors de mes propres stages en tant qu’apprenant, j’ai découvert plusieurs méthodes pour gérer ce type de situation.

La première consiste à orienter le stagiaire vers une formation syndicale plus adaptée, qui lui donnera les outils nécessaires. Je peux aussi noter sa question dans un coin du tableau, réservé à cet usage. On lui donne différents noms : le « frigo », le « garde-manger » ou encore la « FQR » (foire aux questions). L’idée est simple : conserver la question au frais pour y revenir plus tard, après quelques recherches, avant la fin du stage si possible, ou bien par un courriel envoyé à la personne concernée.

Répondre à ces questions, même en différé, est essentiel. C’est non seulement une marque de respect envers les stagiaires, mais aussi une manière d’affirmer ma légitimité en tant que formateur.

En milieu d’après-midi, autour d’un café, nous échangeons avec les animateurs sur la manière de rattraper le retard pris dans le déroulé. Les idées fusent, puis l’une d’elles met tout le monde d’accord : et si l’évaluation de la journée prenait la forme d’un petit jeu collectif ?

Un quart d'heure avant la fin de la journée, les animateurs expliquent la consigne aux stagiaires. Répartis en deux groupes, ils devront préparer chacun quatre questions sur le thème du jour : « L’analyse préalable à la construction ». Pas question de se contenter de questions banales : il en faudra une facile, une plus difficile, une très difficile… et une dernière, dite « question de secours », au cas où l’autre groupe aurait eu la même idée.

Les stagiaires se mettent aussitôt à réfléchir, penchés sur leurs feuilles, discutant à voix basse, parfois en désaccord sur le niveau de difficulté d’une question. L’ambiance est studieuse, mais on sent poindre une certaine excitation à l’idée de piéger l’autre groupe.

Le rendez-vous est pris : mercredi matin, dès l’ouverture du stage, les deux équipes s’affronteront. Le principe sera simple : le premier groupe pose une question, le second tente d’y répondre, puis on inverse les rôles, et ainsi de suite.

Derrière ce petit défi, il y a un vrai objectif pédagogique : vérifier que les savoirs et savoir-faire abordés dans la journée ont bien été assimilés. Mais en choisissant la forme ludique du quiz, l’évaluation se transforme en jeu, loin du côté trop scolaire que redoutent souvent les stagiaires.

En fin d’échange, la discussion glisse naturellement vers la troisième journée de formation, celle du mercredi, où j’interviendrai. Nous passons en revue le déroulé et les activités prévues.

Dans la salle de formation, les grandes feuilles de paperboard attirent l’œil : elles affichent, bien en évidence, les objectifs du thème et les différentes étapes de la journée. Les animateurs avaient pris soin de les préparer la veille du démarrage du stage, en même temps que la mise en place de la salle. Une anticipation précieuse, qui donne tout de suite une structure claire au travail.

Nous convenons ensuite de conserver l’intitulé exact de l’activité du « Mur parlant », tel qu’il figure dans le classeur du formateur. La question affichée sera donc :
« Pour moi, dans le découpage pédagogique, on doit trouver… »

Simple, direct, et suffisamment ouvert pour inviter chaque stagiaire à s’exprimer.

Mercredi matin, neuf heures. Tous les stagiaires sont là, installés à leur place. Avant de commencer, chacun prend le temps d’éteindre ou de mettre en veille son téléphone portable. Un détail qui en dit long : la ponctualité et le respect des règles de vie collectives font désormais partie intégrante de cette formation.

Ces règles, justement, n’ont pas été imposées. Elles sont le fruit des propositions des stagiaires eux-mêmes. Dès la première journée, les animateurs leur avaient posé deux questions simples mais essentielles :
« Qu’est-ce qui ferait que vous vous sentiriez à l’aise dans la formation ? »
« Qu’est-ce qui favoriserait vos apprentissages ? »

Concernant les téléphones et les écrans, les animateurs avaient choisi une approche originale : montrer un extrait de conférence en neurosciences expliquant leur impact sur l’attention et la mémorisation. Le résultat a été immédiat. Sans protester, sans même discuter, les stagiaires ont décidé d’eux-mêmes de couper leurs téléphones et de les ranger.

Un petit rituel s’est installé. Et ce mercredi matin encore, il se déroule naturellement, comme une évidence.

La journée débute par un temps d’échanges autour de l’évaluation et des acquis de la veille. Chaque groupe est invité à interroger l’autre, ce qui crée une dynamique participative et stimulante. Très vite, je constate que l’ensemble des stagiaires maîtrise parfaitement les apprentissages visés. Mieux encore : même les questions plus exigeantes trouvent des réponses claires et assurées. Ce moment me confirme que ma préparation est adaptée, et qu’il n’est pas nécessaire d’y apporter de modifications. Le groupe affiche un excellent niveau d’assimilation, ce qui rend l’activité à la fois fluide et motivante.

Mon intervention débute par la projection d’une diapositive (T3-F16), qui permet de situer clairement où nous en sommes dans le déroulement du stage. J’en profite pour rappeler l’objectif du thème entamé la veille, puis j’introduis celui du moment 3. Je relis avec le groupe l’objectif déjà présenté, avant de leur annoncer celui qui guidera la suite de notre travail.

L'objectif pédagogique du thème est:  "A l'issue de ce thème, vous serez en capacité d'expliquer en quoi consistent les quatre dernières étapes de la construction d'une action de formation". L'objectif pédagogique du moment est: " à l'issue du moment, vous serez en capacité de concevoir un découpage thématique et de rédiger les objectifs pédagogiques". Je rappelle ce qui a été vu lors des journée précédentes.

À chaque étape, j’affiche soigneusement les feuilles de paperboard au mur. Elles forment peu à peu une cartographie visuelle du parcours : les stagiaires peuvent ainsi, à tout moment, se repérer, mesurer leurs acquis et voir la progression qui se dessine devant eux.

Ce moment s’ouvre par une présentation interactive consacrée aux étapes de construction d’une action de formation CGT. La première étape met l’accent sur le découpage thématique et la rédaction des objectifs pédagogiques. Pour donner vie à ces notions, les concepteurs de la formation ont imaginé un cas concret d’élaboration de stage, fil rouge qui accompagnera les stagiaires tout au long de la session.

La progression pédagogique choisie est volontairement chronologique : pas à pas, les stagiaires avanceront comme s’ils étaient eux-mêmes en train de bâtir une véritable action de formation. De la commande initiale jusqu’à la fiche descriptive finale, ils suivront toutes les étapes, découvrant en les pratiquant la logique qui structure une formation aboutie.

Qu’est-ce qu’une activité fil rouge ?
Une activité fil rouge est une activité qui accompagne les stagiaires tout au long de la formation. C’est un véritable fil conducteur : elle démarre dès le début, revient régulièrement sous différentes formes et s’enrichit au fur et à mesure des apprentissages.

Elle permet, de donner du sens et de la cohérence à la formation, de relier chaque nouvelle notion à une mise en pratique concrète et d’aboutir à une production finale mobilisant l’ensemble des compétences travaillées. Dans une formation de formateurs CGT, le fil rouge peut être la construction d’un stage. Au fil des séquences, les stagiaires posent les bases : définir les objectifs, organiser le découpage thématique, choisir les méthodes pédagogiques et rédiger la fiche descriptive. À la fin, ils ont conçu un stage complet, en mettant en pratique toutes les étapes apprises.

Le fil rouge plonge les stagiaires dans une situation réaliste, où ils peuvent mettre en pratique, pas à pas, ce qu’ils apprennent. Confrontés à des imprévus, des incertitudes ou encore des obstacles, ils expérimentent dès maintenant ce qu’ils rencontreront demain dans l’élaboration de leurs propres actions de formation.

Véritable fil conducteur, il donne du sens à la formation en accompagnant les apprenants tout au long de leur parcours. Je m’y réfère régulièrement, en revenant sur les solutions construites collectivement au fil du temps. Ainsi, chaque étape devient l’occasion de consolider les acquis et de développer des compétences concrètes, directement transférables en situation de travail.

La veille, les participants se sont plongés dans l’analyse préalable à une commande. À travers l’activité fil rouge, ils ont reçu la consigne d’examiner une demande de construction de stage formulée par leur syndicat. Pour cela, ils ont dû rencontrer les commanditaires — incarnés par les animateurs de la formation — et recueillir les informations nécessaires : ressources disponibles, contraintes à anticiper, pertinence de la demande. L’enjeu était clair : vérifier si l’élaboration et la tenue d’une formation répondaient réellement au besoin exprimé.

J’explique aux stagiaires ce qu’est le découpage thématique, une étape clé dans la méthode utilisée par les formateurs CGT pour construire une formation. Je prends le temps de m’y arrêter, car c’est une activité à la fois essentielle et exigeante : elle demande de renverser la logique habituelle. En effet, la réflexion commence… par la fin. Autrement dit, on se demande d’abord : quelles actions concrètes les stagiaires devront-ils être capables de mener une fois de retour dans leur syndicat ? C’est à partir de cette projection que l’on détermine les savoir-faire et les connaissances nécessaires à acquérir au cours de la formation.

Peu à peu, les stagiaires se prennent au jeu. Ils identifient ensemble les savoirs et savoir-faire indispensables pour atteindre l’objectif du futur stage. L’exercice les pousse à questionner, analyser, débattre… bref, à se glisser déjà dans la peau de véritables concepteurs de formation.

Une fois ce travail amorcé, je leur présente la deuxième étape : le découpage pédagogique. J’explique les différents types possibles et la manière de choisir le plus pertinent. Je leur rappelle alors les questions fondamentales qui guident ce processus :

  • Quels savoirs ou savoir-faire doivent absolument être acquis avant les autres ?

  • Par quoi faut-il commencer dans notre découpage ?

Pour rendre cela plus concret, je prends des exemples proches d’eux. D’abord, je m’appuie sur le stage dans lequel nous sommes : je leur demande d’ouvrir la fiche « Accueil – fiche S1 » (lien hypertexte). On y voit clairement que l’équipe de conception a d’abord pris soin de définir des notions et des concepts avant même d’organiser la progression pédagogique. Ensuite, je propose un autre exemple tiré des documents stagiaires : la métaphore de « la conduite en haute montagne » (lien hypertexte, T3 F5, page 253 du classeur formateur). Cette image, simple et parlante, leur permet de visualiser facilement ce qu’implique une progression pédagogique bien pensée.

Enfin, je fais une synthèse pour montrer comment le découpage thématique prépare le terrain à l’activité qu’ils devront réaliser ensuite. De cette manière, ils comprennent que chaque étape de la conception n’est pas une formalité théorique, mais bien un outil pour construire une formation solide, cohérente et adaptée à leurs besoins syndicaux.

  1.  A partir de la fiche d'analyse préalable, nous sélectionnons les savoir-faire et savoirs indispensables.

  2. Nous repérons les éléments de contexte, les définitions, les missions pour les placer en premier.

  3. Nous choisissons la logique de progression pédagogique.

Ensuite, j’aborde une étape cruciale : la détermination et la rédaction des objectifs pédagogiques à partir des thèmes que nous avons choisis ensemble. Je leur rappelle qu’il faut toujours garder une certaine souplesse dans la construction : parfois, les activités que l’on met en place nous obligent à ajuster, voire à modifier certains objectifs intermédiaires… et parfois même l’objectif général.

Pour ancrer cette idée, je fais un retour sur l’évaluation de la démarche pédagogique de la CGT. J’insiste sur deux points essentiels :

  • d’abord, que l’organisation des contenus doit toujours être pensée en fonction des objectifs visés ;

  • ensuite, que l’activité des stagiaires est au cœur du processus, car c’est par l’action qu’ils acquièrent savoir-faire et connaissances.

À ce moment-là, je projette une diapositive (p. 284 du classeur formateur). Elle sert de repère pour vérifier si les stagiaires ont bien acquis ce que nous avons vu depuis le début.

Je lance alors la discussion :
« D’après vous, parmi les exemples présentés, lesquels correspondent vraiment à une démarche par objectif ? »

Rapidement, les stagiaires identifient les bonnes réponses : les propositions 2 et 4. Je souligne que dans ces deux cas, on retrouve toutes les caractéristiques d’un objectif pédagogique efficace :

  • Précis, pour être compris sans ambiguïté.

  • Mesurable et quantifiable, afin de vérifier clairement s’il est atteint, que ce soit du côté des stagiaires ou des formateurs.

  • Atteignable, pour encourager la progression sans décourager.

  • Observable, pour permettre de constater concrètement les acquisitions.

  • Et enfin, formulé avec un verbe d’action, car c’est lui qui détermine l’activité pédagogique à mettre en œuvre.

Pour les aider à se lancer dans la rédaction, je rappelle une règle simple et efficace : utiliser des formules telles que « À l’issue de ce thème… » ou encore « Les stagiaires seront en capacité de… ». Ces tournures replacent toujours l’apprenant au centre de la démarche et rappellent que l’action attendue doit pouvoir être observée durant la formation.

À la fin de cette étape, nous disposons donc d’un objectif général formulé selon ces principes, accompagné d’objectifs intermédiaires plus précis. C’est une base solide pour passer à la suite.

Ces éléments permettent ensuite de rédiger le document de synthèse de la formation. Ce document joue un rôle central :

  • il reprend la progression thématique ;

  • il met en évidence les savoirs et savoir-faire essentiels à transmettre ;

  • il sert d’outil de communication avec le commanditaire et entre concepteurs ;

  • et il constitue une référence au moment de créer les documents stagiaires.

En clair, ce document cadre la construction de la formation, limite les malentendus, évite les interprétations divergentes d’un même concept et fluidifie tout le travail collectif. Investir du temps dans sa rédaction, c’est en gagner énormément lors de la conception des supports et au moment de leur validation. Enfin, il sera validé par le commanditaire et le responsable de la formation syndicale : une étape indispensable pour garantir la cohérence et la solidité du projet.

Je présente ensuite la taxonomie de Bloom (faire un lien hypertexte). Il s'agit d'un outil utile pour la rédaction d'objectif pédagogique car elle propose un certain nombre de verbe d'action.

La première partie de la matinée touche à sa fin. Je prends un instant pour faire le point et m’accorder une petite autocritique sur mon intervention. À vrai dire, je ressens surtout un certain soulagement : la tension du début est retombée. Mais très vite, une évidence s’impose à moi… Lire ma synthèse préparée à l’avance a sans doute apporté de la clarté, mais cela a aussi réduit l’interactivité avec les stagiaires. J’ai l’impression que quelque chose s’est un peu figé dans l’échange. C’est un point sur lequel je dois progresser, et je décide déjà d’y travailler dès leur retour de la pause.

Justement, c’est l’heure de souffler. La matinée a été dense, rythmée, presque intense. La pause arrive comme une respiration bienvenue, un moment pour relâcher la pression, se détendre, et se préparer à repartir du bon pied.

Avant que nous partions, les animateurs et moi, pour la pause, je prends un moment pour revenir sur mon intervention. Je partage mon ressenti : la lecture de mon document de synthèse a, je le sens, freiné l’interactivité avec les stagiaires. Pour la suite de la journée, je propose une autre approche : diffuser directement les diapositives du classeur formateur à l’écran. L’idée fait immédiatement écho. Les animateurs acquiescent sans hésiter, et j’ai la satisfaction de voir ma demande acceptée.

Pendant la pause café, j’en profite pour aller à la rencontre des stagiaires et recueillir leurs premières impressions sur cette première partie de matinée. La plupart me confient qu’ils savent bien que le mercredi est la journée la plus dense de la semaine : beaucoup de notions à assimiler, un rythme soutenu. Je leur glisse alors qu’à leur retour en salle, nous commencerons par une petite activité brise-glace, histoire de relancer l’énergie, puis qu’ils travailleront en groupe pour mettre en pratique les acquis de la matinée.

Pendant la pause, je fais attention à ne pas ramener toutes les discussions vers la formation. Ce temps-là est précieux : il sert à relâcher la pression, à échanger sur d’autres sujets, à partager quelques rires… ou, pour certains, à s’accorder un moment de retrait. Je vois d’ailleurs quelques stagiaires s’éclipser discrètement, chercher un coin tranquille pour souffler. Et je sais que ce petit isolement leur est bénéfique : il permet de reprendre leur souffle et de revenir plus disponibles pour la suite.

Au retour en salle, après la pause, nous mettons en place ce que nous avions prévu la veille en réunion de préparation : un petit brise-glace pour faciliter la reprise. Les animateurs et moi invitons les stagiaires à se lever et à former un cercle au centre de la salle. L’ambiance se détend déjà, les regards s’échangent, certains esquissent un sourire en se demandant ce qui va suivre.

Je prends alors la parole pour donner la consigne. L’exercice s’appelle « la boule de papier », un classique que j’aime utiliser en retour de pause, car il remet les stagiaires en douceur dans le rythme de la formation. La règle est simple : j’ai dans les mains une boule de papier froissé. Je prononce un mot qui évoque les travaux de la matinée, puis je lance la boule à un stagiaire. Celui-ci doit, à son tour, trouver un autre mot en lien, avant de passer la boule à quelqu’un d’autre. Et ainsi de suite. La seule contrainte : ne jamais répéter un mot déjà donné.

Très vite, le cercle s’anime. Les mots fusent : pédagogie, savoir, savoir-faire, activité, découpage, thèmes, conception, progression, organisation, commanditaire, formation, chronologie… Chaque mot réveille un souvenir, une idée, une notion abordée ensemble. On sent que le groupe retrouve son énergie, dans une dynamique à la fois ludique et studieuse.

Au bout de cinq minutes, l’exercice est bouclé. Il n’a pas pour but d’épuiser la liste des notions vues, mais simplement d’ancrer autrement ce qui a été travaillé dans la matinée. Pari réussi : le groupe est relancé, motivé, prêt à poursuivre le travail.

Après cette activité, il est temps de passer aux travaux de groupe. C’est un moment important, car il occupera toute la fin de matinée et se prolongera même avec la restitution des travaux en début d’après-midi. L’énergie du brise-glace laisse place à une atmosphère plus studieuse : chacun s’apprête à mettre en pratique ce qui a été vu, à confronter ses idées et à construire collectivement.

Avant de lancer les travaux, je prends soin de distribuer la fiche d’exercice ainsi que les documents stagiaires (T3-S2). Une fois tout le monde équipé, je lis la consigne à voix claire, puis je demande à un stagiaire de la reformuler. Ce petit rituel me permet de vérifier immédiatement si elle a bien été comprise par le groupe.

Je poursuis : « Est-ce que vous avez des questions ? » J’attends un instant, scrutant les regards, attentif aux signes d’hésitation. Si certains stagiaires semblent encore incertains, je les rassure : je leur explique qu’en cas de doute, je pourrai les accompagner, ou bien un autre formateur, lors de nos passages dans les salles annexes où ils vont travailler.

L’idée est simple : qu’ils se sentent en confiance pour entrer dans l’exercice, sans crainte de rester bloqués seuls face à la tâche.

Notre centre de formation CGT Benoît Franchon a un atout précieux : plusieurs petites salles mitoyennes de la salle principale de formation. Pour les travaux de groupe, c’est une véritable chance. Chaque équipe peut s’installer dans son propre espace, à l’abri du brouhaha des autres. L’ambiance devient plus calme, plus propice à l’échange et à la réflexion. Dans ce cadre, la concentration vient naturellement, et la qualité du travail collectif s’en trouve renforcée.

Le travail de groupe s’étend sur une heure et quinze minutes, un moment précieux où l’entraide prend tout son sens. Tout commence par quarante minutes d’échanges animés, où chacun met son grain de sel dans la discussion, partageant idées et réflexions. L’atmosphère est électrique, pleine d’énergie et de créativité.

Ensuite, vient le temps de la relecture, une étape essentielle de vingt minutes. Ensemble, les stagiaires scrutent leurs travaux, affinent leurs propos et vérifient chaque détail pour leurs  assurer que tout est en ordre. C’est un moment de concentration intense, où la synergie du groupe se révèle encore plus forte.

Enfin, la dernière étape : la mise au propre de leurs résultats sur une grande feuille de paperboard. Ce support, soigneusement préparé, sera leur allié lors de la restitution en début d’après-midi, où ils auront l’occasion de partager leur travail avec les autres. Chacun d’entre eux ressent l’excitation de présenter leurs efforts collectifs, prêts à briller sous les projecteurs de l’auditoire.

Tout au long de l’activité, je circule avec régularité entre les différents groupes, sans jamais abuser de mes passages. Je m’approche des stagiaires pour leur demander si tout se passe bien, et je prends le temps d’observer et d’écouter avec un vif intérêt leurs échanges. Souvent, je croise des regards pleins de questions, des regards qui cherchent à acquiescer ou à contredire les idées exprimées par leurs camarades.

Mon but dans ces visites n’est pas de corriger les erreurs qui pourraient survenir durant le travail, mais plutôt d’orienter les stagiaires lorsque je sens qu’ils s’éloignent du sujet de l’activité. Je leur conseille alors de relire la consigne, car il arrive fréquemment que des dérives se produisent simplement parce qu’elle n’a pas été bien comprise. Parfois, les stagiaires se heurtent aussi à des blocages sur la manière d’aborder la tâche. Ce que je constate le plus souvent, c’est qu’ils ont des difficultés avec le thème.

Je prends alors le temps de leur rappeler que ce thème n’est pas le plus difficile à construire, qu’il se résume souvent à l’accueil des stagiaires. Pour illustrer mon propos, j’aime comparer le thème 1 à la porte d’entrée d’une maison. Pour entrer dans la maison, il suffit de pousser la porte d’entrée. Ainsi, dans cet exemple, la porte d’entrée représente le thème 1, tandis que les autres pièces symbolisent les différents thèmes qui suivront. Cette image aide souvent les stagiaires à voir plus clairement leur chemin à travers l’activité.

Après une matinée rythmée par le travail en groupe et la restitution des échanges, arrive enfin la pause déjeuner. Un moment bienvenu : nos cerveaux, déjà mis à rude épreuve, réclament un peu de répit. Autour du repas, l’ambiance se détend, les conversations s’ouvrent sur d’autres sujets… mais, bien souvent, les débats finissent par revenir, presque naturellement, sur les activités de la formation.

Pour ma part, j’aime profiter de ce temps suspendu pour me vider l’esprit. Écouter un peu de musique, laisser mes pensées s’évader ailleurs, loin des dossiers et des réflexions collectives. La pause déjeuner devient alors pour moi un vrai moment de respiration, un instant privilégié pour recharger les batteries et repartir d’un bon pied.

Quand j’interviens en formation, j’ai un petit rituel : je rejoins toujours la salle une bonne demi-heure avant la reprise. C’est mon temps à moi, une manière de me remettre dans le rythme et de retrouver mes repères. J’en profite pour relire mes notes, ajuster si nécessaire celles que j’utiliserai dans l’après-midi, ou encore remettre un peu d’ordre dans mon classeur de formateur.

Je jette aussi parfois un œil sur le frigo et il m’arrive de faire quelques recherches rapides afin d’apporter une réponse aux questions restées en suspens le matin.

Souvent, je ne suis pas seul à investir la salle si tôt. Certains stagiaires profitent eux aussi de ce moment de calme pour remettre leurs idées au clair, organiser leurs notes ou retravailler la restitution des travaux menés en fin de matinée. C’est une sorte d’entre-deux, un sas tranquille, avant que l’après-midi ne redémarre sur un nouveau rythme.

À 14 heures, c’est la reprise. Les stagiaires sont installés, les formateurs aussi. L’énergie de la pause flotte encore un peu dans la salle, mais il est temps de se remettre doucement dans le bain. Comme prévu avec Mariannick et Michel, nous lançons une activité brise-glace pour ramener tout le monde vers le cœur de la formation, sans brusquer le rythme.

Aujourd’hui, c’est Le mur parlant. Une activité que j’affectionne particulièrement, parce qu’elle crée immédiatement de la dynamique et de la curiosité. Elle permet aux apprenants de retrouver leur place dans le groupe, de relancer la réflexion… tout en gardant une atmosphère conviviale.

Pour moi, dans une formation, on doit toujours trouver des moments qui permettent de relancer l’attention et de remettre le groupe en mouvement. Le mur parlant fait partie de ces activités que j’affectionne particulièrement. La première partie se déroule en silence, et c’est justement ce silence qui la rend si efficace.

Concrètement, je propose une question de départ, qui est pour la formation du moment : « Pour moi, dans le découpage pédagogique, on doit trouver… ».

Chacun reçoit des post-it et un feutre, puis vient écrire ses réponses en quelques mots. Pas de débat, pas de discussion : juste un temps calme où chacun se concentre sur ses propres idées. Ensuite, chaque participant colle ses post-it sur le tableau. C’est la première étape.

Vient ensuite la deuxième étape : ensemble, nous organisons les post-it. Ceux qui expriment des idées proches ou similaires sont regroupés dans des colonnes. Petit à petit, le tableau se structure, et on voit apparaître des familles d’idées.

Enfin, la troisième étape consiste à nommer ces colonnes. Le groupe choisit un titre, un mot-clé ou une formule qui résume l’ensemble des contributions. Et là, le mur « parle » vraiment : il reflète la pensée collective, il montre les convergences, il fait émerger des priorités.

Ce que j’aime dans cette activité, c’est qu’elle donne la parole à chacun, même aux plus discrets, tout en transformant une multitude d’idées individuelles en une construction commune, claire et vivante. C'est aussi un excellent moyens de se positionner sur l'avancée des acquisitions des savoirs et savoir faire de la formation.

J’aimerais vous plonger dans l’univers fascinant du mur parlant, ce dispositif interactif qui, véritablement, transforme nos sessions de formation. Imaginez un espace où chacun peut échanger des idées, poser des questions et travailler ensemble de manière dynamique. Dans ce chapitre, je vais partager avec vous ce que j’ai découvert sur les avantages et inconvénients de cet outil innovant.

I. Les avantages du mur parlant

  1. Interaction accrue
    • Dès que j’arriverai dans une salle avec le mur parlant, je sens l’énergie qui s’installe. Les participants, tout comme moi, sont encouragés à s’engager activement. C’est ici que l’apprentissage collaboratif prend tout son sens. Chaque mot, chaque idée, chaque ressenti peut être partagé librement, créant ainsi une ambiance stimulante.
  2. Facilitation de la mémorisation
    • Je me souviens d’une session où nous avons rempli ce mur de post-it colorés, chacun décrivant un concept clé. À chaque regard, chaque couleur, je me rappelais plus facilement l’information. C’est incroyable de constater à quel point la visualisation aide à ancrer des idées dans ma mémoire.
  3. Accessibilité de l’information
    • Ce mur devient un véritable tableau de connaissances. Les informations clés sont affichées sous mes yeux, me permettant d’y accéder à tout moment. C’est comme avoir un guide visuel qui m’oriente dans l’apprentissage.
  4. Créativité et innovation
    • Lors de ces sessions, l’espace est devenu un véritable terrain de jeu pour ma créativité. Je me suis senti libre d’expérimenter sans crainte. Que ce soit en esquissant des idées ou en jetant des mots sur le mur, chaque contribution est une étincelle d’innovation.
  5. Soutien à l’inclusivité
    • Ce que j’adore le plus, c’est que chacun peut s’exprimer. Quelle que soit ma personnalité ou mon style d’apprentissage, je me sens encouragé à apporter ma voix. Le mur parlant crée un environnement inclusif où tous les participants sont valorisés.

II. Les inconvénients du mur parlant

  1. Gestion du temps
    • Cependant, je me rappelle qu’il y a parfois eu des moments où les échanges prenaient plus de temps que prévu. Lorsque la discussion s’égare, il peut devenir difficile de respecter le planning de la formation, et cela peut créer du stress.
  2. Difficulté de structuration
    • Sans une bonne organisation, je me suis également retrouvé face à un mur de chaos. Les idées peuvent devenir tellement nombreuses qu’il est difficile de s’y retrouver. C’est à ce moment-là que je réalise l’importance d’une structure claire pour que chaque élément reste pertinent et exploitable.
  3. Nécessité d’une formation préalable
    • Pour tirer pleinement parti de ce mur, j’ai aussi compris qu’une formation préalable est indispensable. Sinon, je risque de me sentir frustré face à un outil que je ne maîtrise pas encore complètement.
  4. Dépendance à la technologie
    • Lors d’une session numérique,  tout dépend d’une bonne connexion Internet. Quand les problèmes techniques surviennent, cela peut réellement perturber l’expérience d’apprentissage.
  5. Risques d’inégalités
    • Malgré tous ces avantages, j’ai aussi remarqué que certains participants peuvent hésiter à prendre la parole. Bien que le mur soit censé être un espace inclusif, la dynamique de groupe peut parfois créer des inégalités dans l’expression.

Conclusion

En réfléchissant à mon expérience avec le mur parlant, je suis convaincu qu’il représente une innovation précieuse dans le domaine de la formation. Il apporte une multitude d’avantages qui favorisent l’interaction et la créativité. Cependant, je ne perds pas de vue les inconvénients qu’il comporte. Pour maximiser les bénéfices tout en minimisant les défis, il est essentiel que je sois bien préparé et que les séances soient structurées. Voilà, en somme, un aperçu de cette aventure d’apprentissage !

Remerciements

Je tiens à exprimer ma sincère gratitude à Mariannick et à Michel, dont le soutien inestimable a profondément enrichi mon expérience d’apprentissage.

Mariannick, ta capacité à créer un environnement inclusif et stimulant a permis à chacun de s’épanouir. Grâce à ton approche encourageante, j’ai pu donner le meilleur de moi-même et développer mes compétences dans une atmosphère chaleureuse.

Michel, ton expertise et ta détermination à partager tes connaissances ont été une source d’inspiration pour nous tous. Ta passion pour l’enseignement a véritablement dynamisé nos sessions, et je t’en remercie de tout cœur.

Je souhaite également adresser mes remerciements à tous mes camarades apprenants. Chacun d’entre vous a contribué, à sa manière, à rendre cette expérience mémorable. Votre enthousiasme, vos idées et votre solidarité ont créé une dynamique de groupe unique et enrichissante, où l’apprentissage se vivait intensément à travers nos échanges.

Ensemble, nous avons partagé des moments inoubliables, et je suis chanceux d’avoir eu l’opportunité de cheminer à vos côtés. Merci à tous pour votre engagement, votre détermination et votre bienveillance. Vous avez fait de cette aventure une expérience exceptionnelle que je chérirai toujours.