Experience 1

Découvrir la CGT pour des salariés non syndiqués

Chaque année, depuis plusieurs décennies, notre syndicat traverse une période difficile. Le nombre de ses adhérents continue de diminuer, et ce phénomène ne peut être ignoré. Les mentalités des salariés évoluent, et avec elles, les raisons qui les poussent à rejoindre un syndicat. Autrefois, l’adhésion était presque une tradition familiale, un rite de passage hérité des parents et des grands-parents. Mais cette époque est désormais révolue.

Aujourd’hui, de nombreux salariés, armés d’une formation scolaire plus longue et diversifiée, se tournent vers des attentes différentes. Ils recherchent moins l’accès à des connaissances culturelles que des savoirs spécifiques liés à la CGT, une véritable boussole pour naviguer dans un monde du travail en constante mutation. L’individualisation croissante dans nos entreprises, la montée du chômage et la désaffection pour la syndicalisation ont profondément modifié notre approche.

Il est plus que jamais essentiel de leur faire comprendre l’importance d’adhérer à la CGT. Nous devons leur montrer que se rassembler, être nombreux et solidaires, renforce notre voix face au patronat et aux gouvernements français et européens. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où chaque salarié se sent écouté et représenté. C’est en unissant nos forces que nous pourrons continuer à faire entendre nos revendications et défendre nos droits. Le moment est venu de raviver cet esprit de solidarité qui a fait la force de notre syndicat.

Le changement de notre approche pédagogique ne se mesure pas simplement en termes de qualité, comme si aujourd’hui était nécessairement meilleur qu’hier. Non, il s’agit plutôt d’une réponse à l’évolution du monde du travail et des attentes des salariés d’aujourd’hui.

Autrefois, nos formateurs à la CGT jouaient le rôle d’éclaireurs et de transmetteurs de savoirs. Ils partageaient leur expertise, leurs expériences et leur vécu avec passion. Les salles de formation résonnaient alors des échos de grands cours magistraux, où les participants écoutaient attentivement, captivés par des récits enrichissants. Ces moments étaient souvent suivis de lectures qui, bien que parfois longues, étaient l’occasion d’approfondir les sujets abordés. Et bien sûr, les débats s’animaient, permettant à chacun d’exprimer ses idées et de confronter ses opinions.

Aujourd’hui, face à un salariat en pleine mutation, nous devons repenser cette dynamique. Il est crucial de nous aligner sur les attentes et les réalités des travailleurs modernes, afin de créer un véritable échange, plus interactif et engageant. C’est ainsi que nous pourrons véritablement inspirer et mobiliser les nouvelles générations.

Lors du 47e congrès de Montpellier, qui s’est tenu du 24 au 28 mars 2003, une décision marquante a été votée : celle d’élever les syndiqués au rang d’acteurs au sein du syndicat, notamment dans le domaine de la formation. C’est ainsi qu’est né le projet pédagogique intitulé “Équiper (le syndiqué) pour agir”. Aujourd’hui, les formateurs ne se contentent plus de transmettre des savoirs ; ils sont devenus des facilitateurs, guidant les apprenants dans l’acquisition de compétences et de connaissances.

Parmi les outils pédagogiques créés, l’un d’eux se distingue par son efficacité : « DÉCOUVRIR LA CGT ».

C’est dans cette dynamique que, en tant que secrétaire de mon syndicat et formateur, j’ai décidé de me lancer dans une mission passionnante. Je vais chercher des salariés qui viennent d’intégrer l’entreprise, et qui, pour l’instant, ne sont pas syndiqués. Mon objectif ? Leur faire découvrir la CGT à travers son histoire, ses luttes et ses valeurs.

Durant ces quatre heures de formation, je vais avoir la responsabilité de les convaincre de l’importance de se syndiquer. Ensemble, nous explorerons les enjeux de la défense de leurs intérêts collectifs. Je suis déterminé à leur montrer que leur voix compte et que, unis, nous pouvons faire la différence.

Cette formation, d’une durée de quatre heures, a été soigneusement conçue pour faire découvrir la CGT aux nouveaux salariés qui viennent d’intégrer l’entreprise. Beaucoup d’entre eux ne connaissent pas encore les différentes structures de notre syndicat : les syndicats d’entreprise, les unions locales, les unions départementales, les fédérations et la confédération elle-même.

Au-delà de cette introduction, l’objectif est également de sensibiliser ces jeunes embauchés à l’importance de la solidarité et de l’unité dans la lutte. Nous voulons leur montrer que les grandes conquêtes sociales du passé ne se sont pas faites dans l’isolement. Chaque victoire a été le fruit d’un engagement collectif, d’une mobilisation commune.

Et c’est en s’unissant massivement au sein de la CGT que nous pourrons être plus représentatifs et exercer davantage d’influence sur le patronat français et européen.

Pour que tous les stagiaires puissent participer à cette formation, j’ai décidé de l’animer un samedi matin. Ce moment sera une occasion précieuse d’échanger, de débattre et de construire ensemble un avenir meilleur. Je suis impatient de les voir s’engager et de leur faire découvrir la force de notre mouvement !

Après avoir rédigé et envoyé une vingtaine d’invitations par voie postale, j’ai reçu six retours de participation, et c’est avec enthousiasme que je me prépare à animer cette formation. Elle rassemblera ces six salariés, issus de différents secteurs de l’entreprise : des maçons fumistes, des agents de production, des agents de maintenance et un opérateur logistique. Certains d’entre eux travailleront de jour, tandis que d’autres auront des horaires postés.

Il est intéressant de noter que ce groupe est entièrement masculin. Historiquement, notre site de travail est composé majoritairement d’hommes, car le métier de verrier a longtemps été physiquement éprouvant et exigeant en termes de régimes de travail. Bien que la pénibilité ait considérablement diminué aujourd’hui, il reste encore un défi de recruter des femmes dans nos ateliers.

Le stage intitulé “Découvrir la CGT” se déroulera dans le local de l’Union Syndicale CGT des Verriers d’Aniche (USVA) le samedi 11 janvier 2023. Pourquoi avoir choisi ce lieu ? Parce qu’il est profondément ancré dans l’histoire ouvrière et celle de la CGT de notre ville. C’est ici que se tissent les liens de solidarité et d’engagement, et j’espère que cette formation sera l’occasion d’éveiller en chacun de ces participants un sentiment d’appartenance à notre mouvement.

La préparation du stage 

Pour la préparation de ce stage, je me réfère au module élaboré par le pôle formation de la CGT. Le pôle est basé à la confédération générale du travail à Montreuil en Seine Saint Denis. Les gens qui y travaillent sont des concepteurs et des formateurs aguerris. Tous les formateurs CGT ayant suivis la "Formation de formateur" ont accès au Cloud du pôle formation. Celui-ci contient pratiquement toutes les déroulés et découpages pédagogiques des formations CGT. Lorsque je suis appelé à intervenir ou à animer une action de formation, je me rends sur le Cloud pour prendre connaissance du classeur de formation pour laquelle j'interviendrais ou j'animerais. Le classeur de formateur contient tous les documents stagiaires ainsi que des annotations conçues pour aider les formateurs dans leur mission. Pour préparer l'animation que je fais seul, je ne fais pas un copier coller du classeur du formateur. Il est nécessaire de les adapter selon les interrogations des stagiaires. Je lis tous les documents de travail, surligne ou entourne tous les points qui sont essentiels pour l'acquisition des savoirs. Je réfléchis, pour la mise en place d'une première activité simple pour les stagiaires pour les mettre au plus vite dans le contexte de la matinée, je prépare un questionnaire introductif qui permettra aux stagiaires de se présenter. Lors de la préparation je décide, que je ne ferais pas une lecture générale de la formation. Je ne parlerais que des parties essentielles tout en ne perdant pas de vue l'objectif pédagogique finale de la formation. Je procéderais en posant des questions spécifiques avant chaque thème et chaque moment. Je doit m'assurer que cette formation sera interactive. Pour un premier contact avec des salariés non syndiqués je ne dois pas partir de grand monologues revendicatifs, je risquerais de les perdre ou agacer au bout de quelques minutes. L'objectif de cette formation est de faire découvrir la CGT et de la amener à se syndiquer da un premier temps. En temps que formateur CGT, nous avons une certaines souplesse pour animer ou intervenir dans un satge. Le support qui est mis a notre disposition n'est en aucun cas une notice de montage, composée de fiche de à suivre impérativement. Le dossier formateur est une aide. Il est élaboré pour suivre la logique pédagogique. Si par exemple je ne suis pas à l'aise sur une activité proposée dans le classeur, rien ne m'empêche d'en choisir une autre que je maitrise mieux. L'important est d'arriver à l'objectif final du stage sans oublier de passer par les objectifs intermédiaires des thèmes et moments. Après avoir effectué quelques photocopies, fait quelques découpages et collages, me voilà prêt pour les différentes animations prévues aux moments de la formation. 

Documents de la formation :

Le jour de la formation, l’atmosphère est conviviale. Après avoir accueilli les stagiaires autour d’un café fumant et de délicieuses viennoiseries, je leur demande de prendre place aux endroits que j’ai soigneusement attribués. Le choix des sièges est crucial dans une formation. Bien que tous ces salariés travaillent dans ma même entreprise, chacun évolue dans des services et ateliers différents.

En les installant à côté de personnes avec qui ils ne collaborent pas directement, je favorise des échanges plus larges et enrichissants, loin des préoccupations spécifiques de leurs ateliers respectifs. C’est également une belle occasion pour eux d’apprendre à mieux se connaître. Dans notre entreprise, il n’est pas rare que des salariés, issus de différents secteurs, passent plusieurs mois, voire même des années, sans jamais croiser le chemin de leurs collègues.

Notre site est vaste, et les ateliers fonctionnent selon des régimes de travail variés – journée, 2X8, 3X8, et même 5X8. Cette diversité rend encore plus précieux le moment que nous allons passer ensemble, car c’est une chance unique de tisser des liens et d’élargir leurs horizons. Je suis impatient de voir comment ces rencontres vont nourrir leurs échanges et enrichir la formation !

Le stage commence à 9 heures précises, et l’excitation est palpable dans l’air. Après une brève introduction, je lance un tour de table. Chaque stagiaire est invité à se présenter et à répondre à la question : “Pour vous, qu’est-ce que la CGT ?”

Je leur accorde deux minutes maximum pour leur présentation et leur réponse. Cet exercice a pour objectif de dresser un état des lieux des connaissances de chacun sur notre syndicat, tant au niveau local que départemental et national. C’est un moment crucial, car il permet de cerner les attentes et les perceptions de chaque participant. Je suis impatient d’entendre leurs réflexions et de découvrir les diverses visions qu’ils ont de la CGT. Cette première interaction pose les bases d’échanges riches et nourrissants pour le reste de la formation.

Les réponses les plus données par les stagiaires sont :

Le constat est sans appel. Malgré des réponses qui témoignent de notre esprit revendicatif et de notre dynamisme, il est évident que les stagiaires ne maîtrisent ni le fonctionnement ni la structure de notre syndicat. Il est crucial, pour répondre à leurs attentes, de leur expliquer comment nous fonctionnons.

À ce moment-là, je sens une curiosité grandissante dans la salle. Certains stagiaires commencent à poser des questions, s’interrogeant notamment sur le lien entre notre syndicat d’usine et Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT à l’époque. Cela me pousse à réfléchir à notre communication interne, qui n’est manifestement pas à la hauteur sur notre site. Ce manque de clarté sera d’ailleurs souligné durant la formation, ce qui ne fait que renforcer ma conviction que nous devons agir.

C’est impératif ! Nous devons publier et afficher tous les communiqués de presse et les tracts émanant de nos Unions Locales, Unions Départementales et Fédérales. Il est essentiel de le faire en intégrant le logo de notre syndicat local CGT. Heureusement, nos panneaux syndicaux sont parfaitement adaptés à cet usage. En partageant ces informations, nous pourrons non seulement informer nos collègues, mais aussi créer un sentiment d’appartenance plus fort au sein de notre organisation.

Lorsque je reviens sur la composition de notre bureau syndical local, sur les noms de nos délégués et représentants syndicaux, ainsi que sur le rôle d’un syndiqué par rapport à un salarié non syndiqué, je constate que les réponses sont plutôt évasives. En dehors de quelques noms d’élu(e)s, personne autour de la table ne semble capable d’associer un mandat syndical à un nom.

Je me souviens d’une formation professionnelle organisée par la direction de l’entreprise, où le formateur nous demandait de décrire notre travail. Quand mon tour est venu, j’ai pris un moment pour parler de mes différentes responsabilités et mandats syndicaux : secrétaire syndical, délégué syndical, secrétaire du CSE, secrétaire de l’Union Syndicale CGT des Verriers d’Aniche (USVA), membre de la Commission Fédérale CGT des Travailleurs du Verre et de la Céramique (FNTVC), sans oublier mon rôle de formateur syndical.

La réaction des autres stagiaires fut révélatrice : ils semblaient surpris, voire impressionnés, par l’ampleur de mes mandats, surtout ceux au niveau local et national. Ce moment a mis en lumière non seulement mon engagement, mais aussi le besoin crucial d’informer et de sensibiliser nos collègues sur le fonctionnement et les enjeux de notre syndicat. C’est essentiel pour créer une véritable culture syndicale dans notre entreprise.

Il est clair que nous n’avons pas encore abordé nos différentes structures, notre organisation, notre histoire, nos combats, nos luttes et nos victoires. Cependant, je sais que j’aurai l’occasion de revenir sur ces sujets tout au long de la matinée, car ils font partie intégrante des thèmes que nous avons prévus pour ce stage.

Pour commencer, je me lance dans une présentation passionnante sur l’histoire de notre local, mais surtout sur le cinéma Jacques Tati d’Aniche, qui abrite le siège de l’Union Syndicale CGT des verriers d’Aniche (USVA).

Le déroulement de la séquence: 

J’ai choisi de présenter la séquence intitulée “LA CGT, ORGANISATION COLLECTIVE DES SALARIÉS, POURQUOI Y ADHÉRER ?”, qui constitue la troisième étape de notre formation. Pendant 55 minutes, nous allons explorer ensemble l’importance de l’engagement collectif et les raisons de se syndiquer à la CGT.

Avant de plonger dans le vif du sujet, je rappelle brièvement les deux séquences précédentes : “L’accueil” et “Mon travail est une richesse”. Chaque partie de cette formation s’inscrit dans un enchaînement logique, et il est essentiel de maintenir un fil conducteur pour garantir une compréhension fluide et cohérente de notre propos.

Au début de cette nouvelle activité, je prends le temps d’expliquer le lien avec la séquence précédente. Les stagiaires n’interviennent pas encore ; c’est l’occasion pour moi de poser les bases et d’introduire ce qui va suivre. Je m’assure de rappeler les points clés de la séquence antérieure, une pratique que je m’engage à reproduire à chaque début de séquence tout au long de notre formation. Ce rappel permet de renforcer les acquis et de préparer le terrain pour les échanges à venir. Je suis impatient de voir comment cette séquence va résonner avec eux et les inciter à réfléchir sur leur propre engagement.

Nous avons constaté que le système capitaliste, dans sa quête incessante d’accroître les profits des plus riches, déploie des stratégies visant à diviser les salariés, à les opposer les uns aux autres. Il impose également des conditions de travail qui rendent difficile, voire impossible, un exercice sain et productif de nos métiers. Face à cette situation, les travailleurs ont compris l’importance de se rassembler. C’est grâce à leurs actions collectives que de nombreuses avancées sociales ont pu être conquises, améliorant ainsi nos conditions de vie et de travail.

Dans cette troisième partie de notre formation, nous allons explorer l’intérêt fondamental de l’action collective, en mettant particulièrement l’accent sur le rôle de la CGT.

Cette séquence se décline en quatre étapes, chacune visant à approfondir notre compréhension de la puissance de la solidarité et de l’engagement commun. Je suis convaincu que ces échanges nous permettront de mieux appréhender l’importance de notre rôle en tant que membres d’une organisation syndicale. Préparez-vous à découvrir ensemble les enjeux et les bénéfices de notre action collective !

Première étape : L’importance de l’action collective : 15 minutes

Les exemples d’actions collectives que je présente en diapositives aux participants me permettent d’expliquer en quoi elles ont conduit à d’importantes avancées sociales. Chacun de ces exemples a été soigneusement choisi pour être en adéquation avec nos valeurs et notre engagement dans la lutte contre toutes les discriminations.

Ces choix peuvent susciter des débats parmi les salariés, et j’y suis préparé. Bien que je mette en avant des actions où la CGT a joué un rôle clé ou dont elle a été à l’initiative, l’essentiel à ce stade est de diriger les échanges vers l’importance de l’action collective. C’est un moment crucial pour susciter la réflexion et l’interaction.

Après cette exploration des exemples, je passerai à un exposé plus approfondi sur le rôle de la CGT et de l’action syndicale. Mon objectif est de faire émerger une compréhension partagée de la nécessité de s’organiser ensemble pour défendre nos droits et améliorer nos conditions de vie au travail. Je suis convaincu que ces échanges enrichiront notre discussion et renforceront notre engagement collectif.

Seconde étape : L’importance de se syndiquer et de s’organiser à la CGT : 20 minutes

Pour aborder l’utilité d’être syndiqué, j’ai choisi une approche ludique : un jeu de cartes à questions/réponses. Chaque participant pioche une carte et doit répondre à la question ou relever le défi qui y est inscrit. Ce moment interactif crée une ambiance conviviale et stimule les échanges, chacun partageant ses idées et ses réflexions sur les avantages de l’adhésion au syndicat.

À l’issue de cette activité dynamique, je distribue un bulletin d’adhésion. Je leur explique qu’ils ont la liberté de le remplir à leur rythme, sans pression. C’est une étape importante, car elle leur offre la possibilité de s’engager concrètement dans le mouvement syndical. Je suis impatient de voir comment ils réagiront à cette opportunité et j’espère que cette activité aura éveillé en eux le désir de faire partie de notre communauté.

Troisième étape : Présentation de la CGT : 10 minutes

Je commence par expliquer ce qu’est la CGT, en mettant en lumière son utilité, ses valeurs fondamentales et son histoire riche. Pour rendre cette présentation vivante et engageante, j’utilise un document PowerPoint que je projette sur un grand mur blanc.

Les diapositives défilent, illustrant mes propos avec des images évocatrices et des graphiques clairs. Je prends le temps de détailler chaque point, en partageant des anecdotes qui racontent l’évolution de notre syndicat et les luttes qui ont façonné notre identité.

En évoquant les valeurs qui nous animent – la solidarité, l’égalité, la justice sociale – je m’assure de faire résonner ces concepts avec les expériences et les aspirations des stagiaires présents. Mon objectif est de leur montrer non seulement ce que la CGT représente, mais aussi pourquoi elle est essentielle dans la défense de nos droits et de nos intérêts en tant que travailleurs. J’encourage les participants à poser des questions et à partager leurs réflexions, afin d’enrichir notre discussion et de créer un véritable échange autour de notre histoire collective.

Quatrième étape : Présentation de la CGT dans l’entreprise ou l’administration, les responsables du syndicat, les élus et les prochaines échéances : 10 minutes

Je me lance dans une présentation vivante de l’organisation de la CGT, en détaillant son histoire et les valeurs qui la fondent. C’est un moment crucial pour comprendre l’essence même de notre syndicat. Puis, je tourne mon attention vers la CGT de notre entreprise. Je fais le point sur nos élus, des figures engagées qui œuvrent chaque jour pour défendre nos intérêts.

Mais ce n’est pas tout ! J’aborde également les rendez-vous à venir qui vont rythmer notre action collective. Je mentionne les différentes Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) qui se profilent à l’horizon, ainsi que les réunions diverses, telles que celles du Comité Social et Économique (CSE) et du Comité Social et Économique Central (CSEC).

Et ce n’est pas fini ! Je parle des prochaines élections professionnelles, prévues en mars 2024, un moment décisif pour notre représentation, ainsi que des dates à retenir pour les mouvements sociaux à venir. Je sens l’enthousiasme monter dans la salle, car chacun comprend que ces événements sont autant d’occasions d’agir ensemble et de faire entendre notre voix

Première  étape : L’importance de l’action collective (15 minutes).

L’introduction.

«Notre travail génère des richesses", mais celles-ci sont souvent accaparées par le système capitaliste. Nous venons d’explorer deux axes sur lesquels nous pouvons et devons agir pour nous réapproprier notre travail et ses bienfaits : l’organisation du travail et la répartition des richesses créées.

L’histoire nous a montré que le rassemblement des travailleurs autour d’actions communes a déjà permis d’améliorer leurs conditions de vie et de lutter contre les injustices.

Pour amorcer cette réflexion, je pose une question simple : qu’est-ce qu’une action collective ?

Pour stimuler la participation des stagiaires, je projette des photos soigneusement sélectionnées, en lien avec les valeurs et la démarche de lutte de la CGT contre toutes les formes de discrimination.

Je les invite à partager ce qu’ils voient sur ces images. Plutôt que de leur demander s’ils connaissent les mouvements qui ont conduit à des avancées sociales et humaines majeures, mon but est qu’ils prennent conscience de ce qu’implique l’action collective.

Ensuite, si besoin, je pourrai fournir des détails supplémentaires sur les actions collectives évoquées et insister sur les gains qu’elles ont permis. Mais pour cette fois-ci, je n’aurai pas à le faire, car pour chaque photo, j’ai un texte explicatif prêt à l’emploi, tiré du document formateur que j’utilise. C’est une belle occasion d’apprendre ensemble et de découvrir la puissance de la solidarité !

Je questionne les participants:

“Pour vous, à quoi servent les actions collectives ?”

La réponse qui revient le plus souvent est simple et puissante : l’union fait la force. Cependant, les stagiaires soulignent que les temps et les mentalités ont évolué ces dernières années, un changement qui s’est intensifié depuis la pandémie de COVID-19. De plus en plus de personnes semblent adopter une attitude individualiste.

Je prends un moment pour insister sur l’importance de travailler ensemble face à ce phénomène sociétal. C’est un défi de taille : le véritable obstacle est de convaincre la population de l’importance de l’engagement collectif. Nous devons transformer les réclamations individuelles en revendications collectives.

Les exemples que je projette illustrent parfaitement cette dynamique. Ils montrent que, lorsque nous agissons ensemble, nous avons le pouvoir de provoquer des changements significatifs. En fin de compte, c’est bien vrai : l’union fait la force, et c’est en rassemblant nos voix que nous pourrons faire entendre nos revendications et obtenir des résultats concrets.

Premier exemple d’action collective : « Que voyez-vous sur ces images ? »

Cette première image illustre le vaste mouvement qui a émergé dès 1890, visant à instaurer la journée de travail de 8 heures, l’une des revendications majeures de l’époque. À partir de cette année-là, les manifestations du 1er mai s’organisent autour de cet objectif fondamental.

Peu après la Première Guerre mondiale, dans un climat de forte pression revendicative et de craintes face à une contestation grandissante, Clémenceau et son gouvernement cèdent à cette demande. Une semaine avant le 1er mai, le 23 avril 1919, une loi est votée, mais elle n’est pas sans restrictions ni dérogations, ce qui suscite l’inquiétude au sein des syndicats.

La revendication des 8 heures n’est pas seulement une question syndicale ; elle émerge dès 1864 au sein de la Première Internationale, où elle trouve écho. C’est le Parti ouvrier de Jules Guesde qui la popularise en France, plaçant cette lutte au cœur de la première journée revendicative internationale, le 1er mai 1890. Ainsi, cette revendication devient essentielle pour le mouvement ouvrier, transcendant les frontières nationales pour résonner à l’échelle internationale.

Il est également intéressant de noter que, tout au long du 19e siècle, la réduction du temps de travail reçoit le soutien de courants extérieurs au mouvement ouvrier, tels que les mouvements hygiénistes et natalistes, ainsi que des groupes religieux, moralistes et réformistes. Même une fraction « éclairée » du patronat reconnaît l’importance de cette revendication, témoignant d’un large consensus autour de la nécessité de repenser le temps de travail.

2ème exemple d’action collective : « Que voyez-vous sur ces photos ? »

 

Le deuxième exemple met en lumière le puissant mouvement des « Droits civiques américains ». Ce mouvement, qui a émergé aux États-Unis dans les années 1950 et 1960, représente la lutte des Afro-Américains pour mettre fin à la ségrégation et obtenir l’égalité des droits, tant dans la loi que dans les faits. Il est indissociablement lié à la figure emblématique du pasteur Martin Luther King, dont le célèbre discours, prononcé le 28 août 1963, résonne encore aujourd’hui : « I Have a Dream ».

Fondé sur des principes de non-violence, le mouvement a organisé d’importantes marches pour revendiquer l’égalité des droits. Ses efforts acharnés ont abouti à des avancées significatives, notamment la signature du Civil Rights Act* en 1964, une loi historique qui interdit les discriminations raciales dans les lieux publics.

Au-delà des frontières américaines, ce mouvement est devenu une référence mondiale, éveillant les consciences sur la question du racisme et de l’égalité. Il a inspiré de nombreuses luttes pour les droits de l’homme à travers le monde, prouvant que la voix des opprimés peut provoquer un changement profond et durable dans la société.

*Le Civil Rights Act de 1964 est une loi votée par le Congrès des États-Unis et promulguée par le président Lyndon B. Johnson le 2 juillet 1964. Elle met fin à toutes les formes de ségrégation et de discrimination basées sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine nationale.

3ème exemple d’action collective : « Que voyez-vous sur ces photos ? »

Ce 3ème exemple montre « La marche des fiertés »

La Marche des Fiertés est bien plus qu’une simple manifestation ; c’est un événement à la fois revendicatif et festif qui se bat pour l’égalité des droits entre les personnes hétérosexuelles et celles qui s’identifient comme lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres (LGBT).

La reconnaissance des droits des personnes LGBT a été un long chemin semé d’embûches, et ce processus est loin d’être achevé.

Tout commence en 1977 avec la première Gay Pride parisienne, qui se dresse fièrement contre la pénalisation de l’homosexualité. Puis, dans les années 80, la communauté LGBT est durement touchée par la crise du Sida, une tragédie qui devient le catalyseur de nouvelles luttes et revendications.

Le 4 avril 1981, la Gay Pride parisienne attire environ 10 000 personnes, provoquant un véritable électrochoc au sein de la société française. Cet élan de solidarité et de visibilité ne passe pas inaperçu. Après l’élection présidentielle, le gouvernement décide d’accorder aux homosexuels la majorité sexuelle à 15 ans, à l’instar des hétérosexuels. Ce n’est qu’en 1982 que l’homosexualité sera enfin dépénalisée.

Les avancées continuent avec le vote du Pacs, pacte civil de solidarité, en 1999, permettant aux couples de même sexe de formaliser leur union. Puis, en 2013, c’est un tournant historique : le mariage pour tous est enfin légalisé.

Chaque année, en juin, ces luttes sont célébrées dans une Marche des Fiertés, un moment fort qui permet de poursuivre le combat pour la reconnaissance des droits des personnes LGBT. Ces marches, empreintes de joie et de détermination, sont un témoignage vivant de l’évolution des mentalités et de l’importance de la solidarité dans la quête d’égalité.

En conclusion :

Je questionne les participants :

« Pour vous, à quoi ont servi ces actions collectives ? »

La réponse qui revient le plus souvent est simple et puissante : l’union fait la force. Cependant, les stagiaires soulignent que les temps et les mentalités ont évolué ces dernières années, surtout depuis la pandémie de COVID-19. De plus en plus, les gens adoptent une attitude individualiste. Je ne peux qu’approuver cette observation, mais je reste convaincu que nous devons tous travailler ensemble pour contrer ce phénomène sociétal. Le plus grand défi réside dans la capacité à mobiliser la population. Il est essentiel de transformer des réclamations individuelles en revendications collectives. Les exemples que nous avons évoqués le démontrent clairement : l’union fait la force.

Ces actions collectives ne sont pas menées à la légère ; elles ont pour but d’acquérir de nouveaux droits et de défendre des valeurs communes. Elles cherchent à promouvoir et à faire respecter la dignité humaine, une dignité qui doit être reconnue pour chacun. Ce qui unit ces mobilisations, c’est qu’elles ont été soigneusement organisées et qu’elles ont suscité une forte adhésion et participation.

C’est donc par l’organisation d’actions collectives que nous pouvons fédérer la population autour de revendications partagées, structurer notre action et mener des luttes qui portent leurs fruits. Ensemble, nous avons le pouvoir de faire avancer les choses et de créer un changement significatif !

Seconde étape :  L’importance de se syndiquer et de s’organiser à la CGT ? (20 minutes).

J'aborde l'utilité d'être syndiqué à la CGT avec un jeu de carte à questions/réponses.

Je vous invite à découvrir l’importance d’être syndiqué à la CGT à travers un jeu de cartes question/réponse, qui va animer notre discussion !

"Imaginez un instant la CGT : une grande organisation de salariés, unies dans la volonté d’agir ensemble pour transformer notre société, à partir de notre lieu de travail. Dans nos entreprises, comme nous l’avons déjà observé, le capitalisme cherche à individualiser les relations de travail, mais aussi à fragmenter nos vies familiales et personnelles. Cette mise en concurrence entre salariés nous pousse souvent à donner le meilleur de nous-mêmes, dans l’espoir d’une reconnaissance ou d’une augmentation de salaire qui, bien souvent, tarde à venir.

C’est pourquoi il est essentiel que nous nous réunissions. En échangeant sur nos difficultés individuelles et collectives, nous pouvons formuler des revendications communes qui résonnent au sein d’actions collectives. La CGT se fait le porte-voix de tous les salariés, quels que soient leur statut ou leur situation : ouvriers, employés, techniciens, agents de maîtrise, ingénieurs, cadres, mais aussi retraités et privé d' emploi. Chacun a sa place ici !"

"Alors, plongeons dans notre échange sur l’importance de se syndiquer et de s’organiser au sein de la CGT. Au centre de la table, j’ai placé six cartes. Je vous invite à piocher une carte, tour à tour, et à lire la question à voix haute. Celui qui lit répond en premier, puis chacun pourra donner son avis. Enfin, je compléterai avec les éléments manquants ou la réponse. Prêts à débattre et à partager vos idées ? C’est parti !"

Tout au long de l’activité, je ne peux m’empêcher de ressentir un manque de compréhension sur notre fonctionnement syndical. Cependant, à mesure que je lis les réponses, je vois les doutes se dissiper petit à petit. Chaque étape de notre échange fait émerger des commentaires de plus en plus riches et révélateurs.

À la fin de cette session, je distribue un bulletin d’adhésion. Je leur explique qu’ils pourront le remplir s’ils le souhaitent à la fin du stage, car cette partie a pris plus de temps que prévu. Il est essentiel de laisser les stagiaires débattre ensemble sur ce thème. Durant ces échanges passionnants sur l’importance de se syndiquer, je choisis de garder une posture d’écoute et n’interviens que très peu. Cela permet à chaque voix de s’exprimer et d’enrichir notre discussion collective.

Les syndicats n’existent pas sans les syndiqués. En France, la CGT est la première force syndicale depuis plus d’un siècle. Mais pour qu’elle le reste et devienne plus forte à l’avenir, nous avons besoin de vous. La CGT, c’est quoi ? C’est un peu de chaque syndiqué. Ainsi, il importe d’être plus nombreux pour faire valoir vos revendications. Car les propositions revendicatives de la CGT, ce sont avant tout les syndiqués qui les font. En adhérant à la CGT, c’est vous qui la ferez. Vous en serez l’actrice ou l’acteur principal, celle ou celui qui participe à définir l’orientation du syndicat, ses revendications et ses actions. Ainsi, vous participerez à sa démocratie. Alors, pensez à prendre votre destin professionnel en main, adhérez à la CGT !

Être syndiqué, c’est apporter ses connaissances au collectif. Tu prendras la place que tu auras

envie de prendre, avec le degré d’investissement qui sera le tien. Tous les salariés ont leur place dans le syndicat. Chacun compte pour un et ce sont les adhérents qui décident.

Individuellement et collectivement, nous faisons valoir nos droits (code du travail, conventions collectives, accords d’entreprise...). En outre, le.la syndiqué.e a le droit à des informations particulières (presse, informations juridiques, assistance...). Nous proposons également des formations syndicales dans de multiples domaines. Et puis être syndiqué.e, c’est surtout être acteur.rice de l’amélioration de ta condition de salarié.e ! C’est aussi ne plus être seul.e face au monde du travail.

Voter c’est déjà agir, mais ce n’est pas suffisant. L’écart entre notre influence (vote CGT aux élections professionnelles) et notre nombre de syndiqués est trop important. Face aux employeurs, si nous voulons peser et être écoutés, si nous voulons négocier dans les conditions les plus favorables, il ne faut jamais oublier que notre première force c’est le nombre.

Se syndiquer, c’est se donner les moyens de l’action collective. En clair, la cotisation sert à l’expression de l’organisation (tracts, affiches, formations, organisations de réunions, ...). Elle sert au financement solidaire de la CGT au travers de ses différentes organisations (Confédération, fédérations, unions départementales et locales, syndicats). La cotisation s’élève à 1% du salaire net et permet de bénéficier d’un crédit d’impôt de 66 %, que vous soyez imposable ou non.

Reconnaître les avantages acquis par l'organisation, c'est déjà reconnaître l'utilité du syndicat. Toute la différence réside dans le fait qu'en étant syndiqué, tu vas participer à l'activité du syndicat et donc être auteur et décider directement des propositions de la CGT dans l'entreprise. Lors des négociations, les représentants du syndicat sont forts du nombre de syndiqués. Etre syndiqué, c'est participer à ce rapport de force.

« Avez-vous d’autres questions ? »

Les principales interrogations ont déjà été soulevées avant notre jeu de cartes. Parmi elles, on trouve :

  • À quoi sert ma cotisation ?
  • Aurai-je une participation active au sein de l’organisation syndicale ?
  • Serai-je confronté à des difficultés si je souhaite me désyndicaliser ?
  • La direction connaît-elle les syndiqués CGT ?

Alors que nous arrivons à la conclusion de notre activité, je lance : « À quoi vous fait réfléchir ce jeu de cartes ? »

Je suis convaincu que ce jeu est un outil fondamental dans cette formation. Il aide à dissiper les doutes que les salariés peuvent avoir sur l’adhésion à un syndicat. À la lecture des réponses, je peux voir que les stagiaires se sentent rassurés et mieux informés.

« Quel est son but ? »

Je réponds : « L’ensemble des réponses met en lumière l’importance de l’adhésion à la CGT.

Le but de cette activité était de répondre à vos préoccupations. Nous vous invitons maintenant à rejoindre notre syndicat et à le faire vôtre. Vous pouvez choisir de le faire dès maintenant ou plus tard, quand vous le souhaiterez. »

Je procède ensuite à la distribution du bulletin d’adhésion – Document à distribuer n° 1 – que j’ai soigneusement adapté avec les éléments spécifiques de notre syndicat, comme le logo et les coordonnées nécessaires pour le renvoi.

Troisième étape : La CGT, notre fonctionnement et notre organisation(10 minutes).

e lance un échange passionnant sur la CGT, en plongeant au cœur de son rôle, de ses valeurs et de son histoire. J’évoque également les grandes conquêtes sociales auxquelles la CGT a contribué avec ferveur. Au fil de notre discussion, je partage avec enthousiasme les éléments que je considère essentiels, éclairant ainsi notre compréhension collective de cette organisation riche et inspirante. Chacun semble captivé par ces récits de luttes et de victoires, et je me réjouis de voir l’intérêt grandissant autour de ce sujet fondamental.

« Qu'est ce que le syndicat ? Qu'est ce que la CGT ? »

Le syndicalisme est un trésor vivant du patrimoine humain et de la démocratie. Né du tumulte de la révolution industrielle en Europe, il s’est profondément enraciné dans notre société et est devenu un phénomène universel.

C’est dans ce contexte que la Confédération générale du Travail (CGT) a vu le jour. Elle est le fruit d’une volonté collective des salariés de s’unir, d’organiser leur force pour défendre leurs intérêts face à l’oppression et à l’exploitation. Leur but ? Conquérir des droits, les faire respecter et imaginer ensemble un monde plus juste.

Au cœur de l’action syndicale de la CGT se trouve l’engagement à tracer des chemins vers ces ambitions.

Structurée autour de deux dimensions—professionnelles et géographiques—la CGT a évolué au fil du temps en cultivant une solidarité entre salariés. Cette solidarité allie l’ancrage dans l’entreprise à un lien étroit avec le territoire.

À travers la chronologie qui va suivre, je vais vous montrer comment les travailleurs se sont organisés collectivement au fil des ans. Nous verrons que, grâce à des mobilisations déterminées, des avancées sociales majeures ont vu le jour grâce à l’engagement constant de la CGT. Préparez-vous à découvrir un parcours inspirant et riche en luttes et victoires

Voir le power point

Quatrième étape : Présentation de la CGT dans l’entreprise ou l’administration, les responsables du syndicat, les élus et les prochaines échéances : 10 minutes

Je dessine sur le tableau blanc un organigramme explicatif sur l'organisation de la CGT. Puis je présente la CGT de notre entreprise , les élus et les rendez-vous à venir. (préparer un document Word)

FIN DE FORMATION

Comme dans toute formation, il est essentiel de donner aux participants et aux formateurs l’occasion d’évaluer ce qu’ils ont appris, afin de vérifier si le stage a répondu à leurs attentes et si ses objectifs ont été atteints. Ainsi, à la fin de cette session, je m’apprête à poser des questions et à ouvrir la discussion entre les participants.

Pour débuter cette évaluation, je lance : « En quoi votre travail est-il utile ? »

Les réponses fusent, plus détaillées et argumentées qu’au début de la formation. Je peux voir que chacun a réfléchi et a intégré les concepts abordés. Cependant, pour m’assurer que tout est bien en place et que les idées sont cohérentes, je prends un moment pour relire la fiche formateur. Cela me permettra de combler d’éventuels manques et de guider la discussion vers des conclusions riches et éclairantes.

Mon travail est véritablement créateur de richesse : non seulement financière, mais aussi en matière de bien-être, de biens, de services et de liens sociaux. Pourtant, le système dans lequel nous travaillons ne nous permet pas de tirer pleinement profit de cette richesse que nous avons contribué à générer. Le capitalisme repose sur l’exploitation des travailleurs, et cela concerne tous les salariés.

Les conséquences de ce fonctionnement sont alarmantes : une répartition inéquitable des profits et des salaires, un taux élevé d’accidents du travail et d’arrêts maladie, ainsi que la précarité de l’emploi. Les salariés se retrouvent souvent considérés comme corvéables à merci, avec la menace permanante du sous-emploi.

Face à ces inégalités flagrantes, les conditions de travail deviennent étouffantes, empêchant non seulement d’exceller dans nos tâches, mais aussi de s’épanouir et de vivre dignement. Cette situation peut, malheureusement, engendrer une véritable souffrance au travail.

« Pourquoi se syndiquer à la CGT ? »

Nous avons besoin de l’action collective pour améliorer nos conditions de vie et influencer la répartition de toutes les richesses. En nous engageant ensemble à la CGT, nous avons la possibilité d’agir à partir de notre travail pour transformer notre société. L’histoire de la CGT témoigne des avancées sociales significatives obtenues grâce à son existence : la journée de 8 heures, les congés payés, la sécurité sociale… autant de luttes locales qui ont fait date !

La CGT, en raison de ses statuts et de ses valeurs, est un véritable moteur de l’action collective au sein de nos lieux de travail. Elle favorise les échanges entre salariés dans un espace où règnent la liberté et la démocratie. Ici, chaque voix compte. Les revendications émergent des salariés : elles leur appartiennent, sont construites en collaboration avec les syndiqués.

Les modalités d’actions collectives que nous propose la CGT sont variées : nous pouvons faire entendre nos propositions, négocier, rédiger des pétitions, distribuer des tracts, tenir des assemblées générales, organiser des manifestations, ou encore décider d’arrêts de travail et de grèves.

Et n’oublions pas les moyens de cette action : un engagement humain fort, des ressources mobilisées, et une cotisation de seulement 1 % du salaire net, déductible d’impôt. Ensemble, nous avons le pouvoir de créer le changement

La CGT a besoin de toi.

Je leur demande également de partager leur appréciation sur ce moment d’échange afin d’améliorer cette formation.

Comme souvent, les stagiaires sont peu enclins à faire des remarques sur le contenu. Toutefois, ils expriment une réelle curiosité, notamment sur la redistribution des cotisations syndicales. Plus encore, ils ont beaucoup appris sur le fonctionnement de la CGT.

En réfléchissant à cette formation, je me pose quelques questions importantes. L’une d’elles concerne la nécessité d’aborder le fonctionnement de la CGT à travers ses différentes branches syndicales. Confédération, Fédérations, Unions départementales, Unions locales, Union confédérale des retraités, Unions fédérales des retraités… En offrant une vision claire de ces structures, il serait certainement plus facile d’expliquer comment notre cotisation syndicale est répartie. Cette approche pourrait aider à éclairer davantage les stagiaires et à enrichir leur compréhension !

Pourquoi cette formation est nécessaire ? 

Comme toutes les formations proposées par la CGT, celle-ci est essentielle. Elle permet à des salariés, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes et non syndiqués, de découvrir notre syndicat et son fonctionnement. L’histoire de la CGT est une véritable épopée, jalonnée de luttes qui ont abouti à de précieux acquis, fruits d’efforts plus ou moins intenses.

En tant que formateurs, responsables syndicaux, élus, et même syndiqués, notre rôle est double : nous devons être les narrateurs de ce riche passé tout en nous positionnant comme des précurseurs des revendications collectives de demain. C’est ainsi que nous pouvons façonner le monde du travail de demain, en veillant à ce qu’il soit plus juste et équitable pour tous.

MES RESSENTIS ET MES TRANSMISSION DE SAVOIRS

En conclusion, je prends un moment pour faire le bilan de cette formation que j’ai animée pour la première fois au sein de notre syndicat. Comme je l’ai souligné en introduction, le monde du travail est en pleine transformation, une réalité que j’ai vraiment ressentie à travers les questions posées par les stagiaires. La notion de collectif semble quasiment disparue de nos ateliers, et les grandes causes de mobilisation—retraites, sécurité sociale, temps de travail, sauvegarde des hôpitaux et des services publics—ne sont plus au cœur des préoccupations des salariés.

En revisitant des faits marquants du siècle dernier et en expliquant l’importance des actions collectives, les stagiaires ont compris que seul un intérêt commun et un rassemblement massif peuvent réellement porter les choses en avant et engendrer des résultats bénéfiques pour tous.

D’ailleurs, j’ai pu observer que lors du dernier mouvement social national contre la réforme des retraites, notre taux de grévistes atteignait entre 75 et 80 % toutes catégories socio-professionnelles confondues. J’ai été particulièrement touché de voir les six stagiaires de ma formation inciter les jeunes salariés, pour qui cette réforme n’est pas une priorité, à se joindre au mouvement, en mettant en avant les arguments qu’ils avaient assimilés durant le stage. Quelle fierté pour moi de constater ce résultat ! Les débats et les réflexions sur les bienfaits des mouvements collectifs n’ont pas été relégués dans l’oubli : ils ont été intégrés et repris avec passion.

Un autre point essentiel que j’ai voulu aborder est celui de la syndicalisation. De nombreux salariés croient qu’il n’est pas nécessaire d’adhérer à notre syndicat, pensant qu’ils profiteront des mêmes acquis, qu’ils soient syndiqués ou non. Et il est vrai que cette idée a une part de vérité.

Cependant, lors de la formation, j’ai réussi à capter leur attention en utilisant un jeu de cartes pour illustrer l’importance de payer sa cotisation. À travers cet exercice ludique, j’ai pu enrichir la discussion en expliquant où va l’argent, comment il est redistribué, et dans quelles instances : locales, départementales, régionales, fédérales et confédérales.

Je me souviens d’un participant qui, après mes explications, s’est exclamé : « Je pensais que cet argent servait uniquement à payer les heures de délégation et qu’il restait dans la trésorerie du syndicat de l’entreprise. » Cela m’a fait réaliser à quel point beaucoup de salariés méconnaissent le fonctionnement de notre structure syndicale. Grâce aux documents de la formation, nous avons pu explorer en détail la répartition et l’utilisation de ces fonds.

J’ai également abordé un sujet délicat. Lors de mes rencontres avec des salariés, la réponse la plus fréquente à ma question sur leur intérêt à rejoindre notre syndicat était liée à la question du pouvoir d’achat. En leur montrant que l’adhésion n’est pas aussi coûteuse qu’ils le croient et qu’ils peuvent déclarer cette cotisation aux impôts pour bénéficier d’un crédit d’impôt de 66 % sur le montant versé annuellement, j’ai pu leur ouvrir les yeux sur les avantages de la syndicalisation. Ce moment d’échange a été révélateur et, je l’espère, a suscité une réflexion sur l’importance de leur engagement !

Pour conclure, je décrirais mon ressenti durant ce stage.

Bien que cette formation soit la première d’une longue série, je la considère comme l’une des plus importantes de notre cursus. Sa tenue est essentielle. Bien que toutes les formations aient leur utilité, celle-ci, qui offre un premier contact avec notre syndicat, se distingue particulièrement.

L’intitulé même de la formation, « DÉCOUVRIR LA CGT POUR LES SALARIÉS NON-SYNDIQUÉS », en dit long. C’est à travers ces mots que je ressens déjà l’importance de ce moment. C’est une véritable porte d’entrée vers notre organisation, et elle pourrait bien être le début d’un engagement qui compte vraiment pour chacun d’eux.

Il est essentiel de souligner l’importance de cette formation dans toutes nos bases syndicales. J’ai découvert cette opportunité après avoir été formateur syndical, ce qui m’a permis de m’immerger pleinement dans l’ensemble des formations offertes par notre pôle. C’est pourquoi j’ai décidé de promouvoir ce stage auprès des autres syndicats de ma région et de donner de mon temps pour l’animer en tant que formateur.

Nous devons absolument déconstruire les aprioris qui sont encore trop nombreux. Lorsque j’ai pris la décision d’organiser cette formation, j’avoue que j’étais loin d’être convaincu du résultat. J’avais peur de n’avoir aucune réponse à mon invitation. Les commentaires que j’entends souvent dans les ateliers, comme “la cotisation coûte trop cher”, “à quoi sert l’argent ?”, “ça ne sert à rien”, ou encore “si je me syndique, je ne pourrai plus…” ne jouaient pas en ma faveur.

Quel soulagement, alors, lorsque j’ai reçu les retours de six salariés intéressés ! Certes, on pourrait dire que six participants sur vingt, c’est encore peu, mais pour une première fois, c’est déjà un très bon début ! Et la cerise sur le gâteau ? Tous six sont ressortis de la formation avec leur carte de syndiqué, enrichis de nouvelles connaissances sur le fonctionnement du syndicat et les enjeux de la lutte collective.

Mission accomplie ! Je suis désormais plus motivé que jamais à poursuivre cette aventure et à faire grandir notre union.