Experience 1

Découvrir la CGT pour des salariés non syndiqués

Chaque année, depuis plusieurs décennies, notre syndicat connait une baisse du nombre de ses adhérents. Les mentalités des salariés changent. Le temps où ils rejoignaient un syndicat parce ce que les parents et grands-parents le faisaient est révolu. Aujourd'hui, beaucoup de salariés ont une formation scolaire plus longue. Leurs attentes portent en général moins sur l'accès à des connaissances culturelles que sur des connaissances syndicales CGT. L'individualisation dans le monde du travail, la hausse du chômage, la baisse de syndicalisation ont contribuer à changer l'approche syndicale et donc pédagogique. Il est nécessaire de leurs montrer l’utilité de se syndiquer à la CGT mais aussi le fait d’être nombreux et unis pour être plus fort et plus représentatif auprès du patronat et des gouvernements français et européens. 

Le changement de l'approche pédagogique ne se définit pas en termes qualitatifs (aujourd'hui mieux qu'hier), mais face au salariat actuel nous devons être plus en phase avec lui et avec ses évolutions. Avant, les formateurs de la CGT avaient une mission d'éclaireurs et de transmetteurs. Ils exposaient le savoir, leurs expériences et leur vécu. Cela se traduisait, en salle de formation, par de grands cours magistraux suivis de lecture plus ou moins longue et évidemment de débats.

Suite à la décision confédérale votée du 47e congrès de Montpellier du 24 au 28 mars 2003 , d'élever les syndiqués en acteurs dans le syndicat, donc dans la formation syndicale, le projet pédagogique nommé " Equiper ( le syndiqué) pour agir " est élaboré et mise en œuvre. Aujourd'hui les formateurs sont devenus des facilitateurs qui favorisent l'acquisition de savoir-faire et de savoir par les apprenants.

Cet outil pédagogique est nommé : « DECOUVRIR LA CGT » un outil pédagogique efficace.

C’est dans cet esprit que je décide en tant, que secrétaire de mon syndicat et formateur syndical, de rechercher, pour cette formation, des salariés entrés dans l'entreprise depuis moins d'un an et non syndiqués. Le but est de leurs faire découvrir le syndicat CGT à travers son histoire et ses valeurs. Durant ces quatre heures de formation, j'aurais la tâche de les convaincre de l'enjeu de se syndiquer afin de défendre leurs intérêts collectifs. 

Cette formation est d'une durée de quatre heures. Elle est structurée pour faire découvrir la CGT pour les salariés qui arrivent en entreprise et qui ne connaissent pas les différentes structures syndicales CGT( syndicats entreprises, unions locales, unions départementales, fédérations et confédération). La formations est élaborée également pour montrer aux jeunes embauchés l'intérêt d'être solidaire et unis dans la lutte en leur montrant que les grandes luttes et acquisitions sociales du passé ne se sont pas gagnées seules. Enfin, par une syndicalisation massive à la CGT, nous seront plus représentatifs et pèserons plus sur le patronat français et européen. Pour permettre aux stagiaires de suivre la formation, je décide l'animer un samedi matin. 

Après avoir rédigé et envoyé par voie postale des invitations (une vingtaine environ), six retours de participation me sont retournés. Cette formation se tiendra donc avec ses six salariés, travaillant dans différents secteurs de l'entreprise comme maçons fumistes, agents de production , agents de maintenance et opérateur logistiques, travaillant pour certains aux horaires de jour et horaires postés pour les autres. que se tient cette formation. La population de ce groupe est entièrement masculine. Sur mon site de travail, nous sommes, historiquement, majoritairement des hommes car le travail de verrier était physiquement éreintant et contraignant vu les régimes de travail exigés pour le métier. Aujourd'hui, la pénibilité a bien diminué mais malgré cela il est encore malheureusement bien difficile de recruter des femmes dans nos ateliers. Ce stage " Découvrir la CGT" a lieu dans le local de l’Union Syndicale CGT des Verriers d’Aniche (USVA), le samedi 11 janvier 2023.  Pourquoi avoir choisi ce lieu ?  

Car il est ancré dans l’histoire ouvrière et de la CGT de notre ville. 

La préparation du stage 

Pour la préparation de ce stage, je me réfère au module élaboré par le pôle formation de la CGT. Le pôle est basé à la confédération générale du travail à Montreuil en Seine Saint Denis. Les gens qui y travaillent sont des concepteurs et des formateurs aguerris. Tous les formateurs CGT ayant suivis la "Formation de formateur" ont accès au Cloud du pôle formation. Celui-ci contient pratiquement toutes les déroulés et découpages pédagogiques des formations CGT. Lorsque je suis appelé à intervenir ou à animer une action de formation, je me rends sur le Cloud pour prendre connaissance du classeur de formation pour laquelle j'interviendrais ou j'animerais. Le classeur de formateur contient tous les documents stagiaires ainsi que des annotations conçues pour aider les formateurs dans leur mission. Pour préparer l'animation que je fais seul, je ne fais pas un copier coller du classeur du formateur. Il est nécessaire de les adapter selon les interrogations des stagiaires. Je lis tous les documents de travail, surligne ou entourne tous les points qui sont essentiels pour l'acquisition des savoirs. Je réfléchis, pour la mise en place d'une première activité simple pour les stagiaires pour les mettre au plus vite dans le contexte de la matinée, je prépare un questionnaire introductif qui permettra aux stagiaires de se présenter. Lors de la préparation je décide, que je ne ferais pas une lecture générale de la formation. Je ne parlerais que des parties essentielles tout en ne perdant pas de vue l'objectif pédagogique finale de la formation. Je procéderais en posant des questions spécifiques avant chaque thème et chaque moment. Je doit m'assurer que cette formation sera interactive. Pour un premier contact avec des salariés non syndiqués je ne dois pas partir de grand monologues revendicatifs, je risquerais de les perdre ou agacer au bout de quelques minutes. L'objectif de cette formation est de faire découvrir la CGT et de la amener à se syndiquer da un premier temps. En temps que formateur CGT, nous avons une certaines souplesse pour animer ou intervenir dans un satge. Le support qui est mis a notre disposition n'est en aucun cas une notice de montage, composée de fiche de à suivre impérativement. Le dossier formateur est une aide. Il est élaboré pour suivre la logique pédagogique. Si par exemple je ne suis pas à l'aise sur une activité proposée dans le classeur, rien ne m'empêche d'en choisir une autre que je maitrise mieux. L'important est d'arriver à l'objectif final du stage sans oublier de passer par les objectifs intermédiaires des thèmes et moments. Après avoir effectué quelques photocopies, fait quelques découpages et collages, me voilà prêt pour les différentes animations prévues aux moments de la formation. 

Documents de la formation :

Le jour de la formation, après un accueil autour d’un café et de viennoiseries, je demande aux stagiaires de s’installer aux places que je leur ai attribuées. Le placement est une chose très importante dans une formation. Ici, tous les stagiaires travaillent dans mon entreprise mais dans des services et ateliers différents. Le fait de les placer, en les installant à côté de quelqu'un avec qui ils ne travaillent pas directement, permet un échange plus général au site donc non centré sur un atelier. Il également essentiel que les stagiaires apprennent à mieux se connaitre. Il est fréquent dans notre entreprise que des salariés qui ne travaillent pas dans le même atelier soient plusieurs mois, voire plusieurs années sans se rencontrer. Nous travaillons sur un site qui assez vaste et les  ateliers pratiquent des régimes de travail différents (journée, le 2X8, Le 3X8 et le 5X8).

Le stage débute à 9 heures par une présentation et le un tour de table pendant lequel les stagiaires se présentent et répondent à la question, "Pour vous, qu’est-ce la CGT ?"

 Je laisse un tempe deux minutes maximum pour la présentation et répondre à la question par stagiaire. Le but de est de faire un état des lieux des connaissances structurelles et revendicatives de notre syndicat tant qu'au niveau local , qu'au niveau départemental et national. 

Les réponses les plus données par les stagiaires sont :

Le constat est clair. Malgré ces réponses qui montrent que nous sommes revendicatifs et actifs, les stagiaires ne connaissent ni le fonctionnement et ni structure de notre syndicat. Il est important, pour les attentes des stagiaires de montrer notre fonctionnement syndical. C'est à ce moment que je ressent dans la salle, un sentiments d'en connaitre un peu plus sur notre organisation. Certains demandent ce qu'il y a entre notre syndicat usine et Philippe Martinez, secrétaire générale de la CGT a cette période. Je m’interroge sur notre communication interne qui n’est certainement pas optimale sur notre site. D’ailleurs ce point nous sera reproché durant la formation. Nous devons y travailler. C’est impératif. Nous devons, publier et afficher toutes les communiqués de presse ou tracts de nos Unions Locales, Unions Départementales et Fédérales. Nous devons le faire en intégrant notre logo CGT de notre syndicats local. Nos panneaux syndicaux sont prévus à cet effet.

Lorsque que je reviens sur la composition de notre bureau syndical local, sur les noms de nos délégués et représentants syndicaux, le rôle d’un syndiqué par rapport à un salarié non syndiqué dans notre syndicat, les réponses sont évasives. En dehors de connaitre les noms des élus, personnes autour de la table ne peut mettre le mandat syndical associé au nom. Je me souviens qu’au moment des présentations pendant d’une formation professionnelle organisé par la direction de l'entreprise, le formateur nous demande de décrire notre travail. Quand mon tour arrive, j’ai décrit mon travail et mes mandats syndicaux ( secrétaire syndical et délégué syndical, secrétaires du CSE, secrétaire de l’Union Syndicale CGT des Verriers d’Aniche (USVA), membre de la Commission Fédérale CGT des Travailleurs du Verre et de la Céramique (FNTVC) et formateur syndical). Je me souviens très bien de la réaction des autres stagiaires surpris de tous mes mandats syndicaux surtout ceux au niveau local et national.  

Il n’y a donc pas eu réponses sur nos différentes structures, notre organisation, notre histoire, nos combats, nos luttes et nos victoires. Mais j’aurais l’occasion d’y revenir tout au long de la matinée car cela fait partie des thèmes du stage. 

Je fais une présentation sur l’histoire du local mais surtout du cinéma Jacques Tati d’Aniche dont le siège de l’Union syndicat CGT des verriers d’Aniche (USVA) fait partie. (FAIRE UNE BREVE PRESENATION DE L'HISTOIRE DU CINEMA)

Le déroulement de la séquence: 

J'ai choisi de présenter la séquence, "LA CGT, ORGANISATION COLLECTIVE DES SALARIÉS, POURQUOI Y ADHÉRER ?" qui est la troisième séquence de la formation. Sa durée est de 55 minutes. Les deux précédentes sont dans l’ordre , "L’accueil" et "Mon travail est une richesse". L'objectif est de "Montrer et d'identifier l'importance de s’impliquer dans l’action collective et de se syndiquer à la CGT ". En début d’activité, qui est une activité du formateur, les stagiaires n'interviennent pas. Je reviens sur la séquence précédente et introduit sur l’activité à venir. Je fais ce lien car il est important pour une bonne compréhension et suivre le déroulé de la formation dans de bonnes conditions, de mettre en place le fil conducteur de la formation. C'est pour cela que je  fais un rappel des choses essentielles de la séquence précédente et je le ferais à chaque début de séquence tout au long de la formation.

Nous avons vu que le système capitaliste, pour augmenter les profits des plus riches, met en place des stratégies visant à opposer les salariés entre eux. Par ailleurs, il nous impose des conditions de travail qui nous empêchent de travailler correctement. Pour lutter contre ce système, les travailleurs se sont rassemblés. C’est de leurs actions collectives qu’ont été obtenues des avancées sociales majeures. Dans cette troisième partie, nous nous intéressons à l’intérêt de l’action collective en général, avec la CGT en particulier.

La séquence trois se découpe en quatre étapes.

Première étape : L’importance de l’action collective : 15 minutes

Les exemples d’actions collectives que je montre en diapositives aux participants, me permettre d’expliquer pourquoi elles ont permises des avancées sociales majeures.

Notons qu’elles ont été choisies en lien avec nos valeurs et notre démarche de lutte contre toutes les discriminations. Cela peut faire débat avec les salariés, j'y suis préparer. Même si je propose des exemples d’action collective où la CGT est intervenue ou dont elle est à l’initiative, ce qui compte dans cette étape, c’est de concentrer les échanges sur le rôle de l’action collective. Pour la CGT et l’action syndicale, j'en parle juste après.

Seconde étape : L’importance de se syndiquer et de s’organiser à la CGT : 20 minutes

J’aborde l’utilité d’être syndiqué avec un jeu de cartes à questions/réponses. A l’issue de cette étape, je leur remets un bulletin d’adhésion qu’ils auront la liberté de remplir.

Troisième étape : Présentation de la CGT : 10 minutes

j’explique ce qu’est la CGT, son utilité, ses valeurs et son histoire. Pour cette présentation j'utilise un document power point que je projette sur un mur blanc.

Quatrième étape : Présentation de la CGT dans l’entreprise ou l’administration, les responsables du syndicat, les élus et les prochaines échéances : 10 minutes

J’explique l’organisation de la CGT, son histoire et ses valeurs. Enfin, je présente la CGT de notre entreprise, les élus et les rendez-vous à venir (différentes Négociation Annuelles Obligatoires (NAO), Réunions diverses ( Comité Sociale et Economique, Comité Social et Economique Central (CSE et CSEC) les prochaines élections professionnelles prévues en Mars 2024 ainsi que les prochaines dates de mouvements sociaux. 

Première  étape : L’importance de l’action collective (15 minutes).

L’introduction.

« Notre travail crée des richesses accaparées par le système capitaliste. Nous venons de voir les deux axes sur lesquels nous pouvons et devons agir pour nous réapproprier notre travail et ses bienfaits (l’organisation du travail et la répartition des richesses créées).

Le rassemblement de travailleurs autour d’actions communes ont déjà permis, au cours de l’histoire, d’améliorer leurs conditions et de lutter contre les injustices ».

Pour commencer, je leur demande ce qu'est une action collective. 

Pour faciliter la participation des stagiaires, je leur projette des photos qui ont été choisies en lien avec les valeurs et la démarche de lutte de la CGT contre toutes les discriminations.

Je leur demande ce qu'il voient sur les photos. Je ne leur demande pas s'ils connaissent le mouvement qui a permis des avancées sociales et humaines majeures. l'objectif est qu'ils perçoivent l'action collective.

Ensuite, je peux si nécessaire donner plus de détails et leur expliquer, de quelles actions collectives il s'agit et insister sur ce qu'elles ont permis de gagner. Cependant, je n'aurais pas à les faire cette fois-ci, car pour chaque photo j'ai un texte explicatif fourni dans le document formateur que j'utilise tel qu'ils sont.

Je questionne les participants:

"Pour vous, à quoi ont services actions collectives?"

La réponse la plus donnée est que l'union fait la force. Cependant les stagiaires indiquent que les temps et les mentalités ont changé depuis plusieurs années et que ce phénomène s'est amplifié depuis la pandémie de la COVID19. les gens sont de plus en plus individualistes. J'insiste et je reste persuadé, que nous devons toutes et tous travailler ce phénomène sociétal. le plus difficile est de faire adhérer la population. nous devons faire devenir des réclamations individuelles en revendications collectives. Les exemples projetés le démontrent bien. l'union fait la force.

Premier exemple d’action collective : « Que voyez-vous sur ces images ? »

Cette première image monte le mouvement général qui s’est déroulé dés l’année 1890, pour appuyer la journée de travail de 8 heures qui était l’une des revendication majeure de l’époque. A partir de cette année, les manifestations du 1er mai s’orientent autour de cet objectif. Peu après la première guerre mondiale, dans uns climat marqué par une forte pression revendicative et par une peur de propagation contestatrice, Clémenceau et son gouvernement plient à cette revendication. Une semaine avant le 1er mai, le 23 avril 1919, une loi est votée. Le texte contient toutefois des restrictions et dérogations propres à susciter l’inquiétude syndicale. 

La revendication des 8 heures n’est pas seulement une revendication syndicale, celle-ci apparaît en effet dès 1864 au sein de la Première Internationale (lien a créer). C’est le Parti ouvrier de Jules Guesde qui la popularise en France. Cette revendication est placée au cœur de la première journée revendicative internationale, le 1er mai 1890. C’est donc une revendication essentielle du mouvement ouvrier, pas seulement au niveau national mais aussi international.

Il faut savoir également que la réduction du temps de travail trouve au cours du 19e siècle des soutiens hors du mouvement ouvrier, dans les courants hygiéniste/nataliste, religieux/moraliste et réformiste, ainsi que par une fraction « éclairée » du patronat.

2ème exemple d’action collective : « Que voyez-vous sur ces photos ? »

 

Le deuxième exemple montre le mouvement des « Droits civiques américains ». Le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, dans les années 1950/1960, se réfère à la lutte des noirs américains pour obtenir la fin de la ségrégation et l’égalité des droits dans la loi et dans les faits. Il reste marqué par la figure symbolique du pasteur Martin Luther King et le discours qu’il prononça le 28 aout 1963 « I Have a Dream ». Basé sur des actions de non-violence et de grandes marches pour réclamer l’égalité des droits, ce mouvement a abouti notamment à la signature du Civil Rights Act* en 1964, qui interdit les discriminations raciales dans les lieux publics. Le mouvement est devenu, au-delà des frontières américaines, une référence dans l’éveil des consciences sur la question du racisme dans la société.

*Aux États-Unis le Civil Rights Act de 1964 est une loi votée par le Congrès des États-Unis et promulguée par le président des États-Unis Lyndon B. Johnson le 2 juillet 1964, mettant fin à toutes formes de ségrégations, de discriminations reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale.

3ème exemple d’action collective : « Que voyez-vous sur ces photos ? »

Ce 3ème exemple montre « La marche des fiertés »

La Marche des Fiertés est une manifestation revendicative et festive qui lutte pour l’égalité des droits entre les personnes hétérosexuelles et les personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).

La reconnaissance des droits des personnes LGBT s’est faite de façon très progressive et le processus n’est toujours pas achevé.

En 1977, la première Gay Pride parisienne se bat contre la pénalisation de l’homosexualité. Dans les années 80, la communauté LGBT est frappée de plein fouet par le Sida. La maladie sert de déclencheur à de nouvelles revendications.

Le 4 avril 1981, la Gay Pride parisienne rassemble environ 10 000 personnes. C’est un électrochoc pour la société française. Après l’élection présidentielle, le gouvernement accorde aux homosexuels la majorité sexuelle à 15 ans, comme pour les hétérosexuels. L’homosexualité sera dépénalisée en 1982.

Le Pacs, pacte civil de solidarité, union civile accessible aux personnes de même sexe, est voté en 1999. Le mariage pour tous le sera en 2013. Ces années de luttes sont marquées chaque mois de juin d’une marche des fiertés qui permet de poursuivre le combat pour la reconnaissance des droits des personnes LGBT.

En conclusion :

Je questionne les participants :

« Pour vous, à quoi ont servi ces actions collectives ? » 

La réponse la plus donnée est que l’union fait la force. Cependant les stagiaires remontent que les temps et les mentalités ont changé depuis plusieurs années mais surtout depuis la pandémie de la COVID 19. Les gens sont de plus en plus individualistes. Je partage complétement cette remarque mais j’insiste et reste persuadé que nous devons toutes et tous travailler sur ce phénomène sociétal. Le plus difficile c’est de faire adhérer la population. Nous devons faire devenir des réclamations personnelles en revendications collectives. Les exemples ci-dessus le prouvent bien. L’union fait la force.

Ces actions collectives sont menées dans le but d’acquérir de nouveaux droits, de défendre des valeurs communes. Elles visent à défendre et à faire valoir la dignité humaine pour laquelle chacun doit se voir reconnaître. Ces mobilisations ont pour point commun qu’elles ont été organisées et qu’elles ont rencontré une forte adhésion et une forte participation. C’est donc l’organisation d’actions collectives qui permet de fédérer la population autour de revendications communes, de structurer l’action collective et de mener des luttes gagnantes.  

Seconde étape :  L’importance de se syndiquer et de s’organiser à la CGT ? (20 minutes).

J'aborde l'utilité d'être syndiqué à la CGT avec un jeu de carte à questions/réponses.

« La CGT est une organisation de salariés qui met en place l’action collective à partir du travail. Le fait de nous impliquer collectivement à la CGT va nous permettre de pouvoir agir ensemble, en partant de notre travail, pour transformer la société. Dans l’entreprise comme nous l’avons vu précédemment, le capitalisme base une partie de sa stratégie sur l’individualisation au travail, mais aussi dans la vie familiale ou personnelle. La mise en concurrence des salariés les oblige à donner le maximum d’eux-mêmes, en espérant récolter le fruit de leur exploitation en contrepartie d’une hypothétique reconnaissance ou augmentation de salaire, qui au bout du compte n’arrive pas. Il est important de réunir tous les salariés concernés pour discuter ensemble de leurs problèmes et de débattre des difficultés rencontrées, par chacune et chacun, et formuler des revendications qui sont portées ensemble dans le cadre d’actions collectives. Pour la CGT, « Réunir tous les salariés », c’est quelle que soit leur catégorie socio-professionnelle et quelle que soit leur situation vis-à-vis de l’emploi :

Ouvrier, employé, technicien, agent de maîtrise, ingénieur ou cadre mais aussi les retraités et les salariés privés d’emploi. Nous allons échanger maintenant sur l’importance de se syndiquer et de s’organiser à la CGT. Pour cela, nous échanger maintenant sur l'importance de se syndiquer et de s'organiser à la CGT. Je vais disposer six cartes au centre de la table. Je vous propose de piocher une carte, chacun votre tour, de lire la question a voix haute. Celui qui a lu la question, répondra le premier, puis vous donnerez votre avis chacun a votre tour. En dernier, je vous donnerai les éléments manquants ou la réponse. 

Durant toute l'activité, je ressent une manque de savoir sur notre fonctionnement syndical. C'est avec les réponses que je lis que les doutes se lèvent. Plus nous avançons dans l'activité plus les commentaires sont riches. 

A la fin de cette activité, je leur remets un bulletin d'adhésion qu'ils remplieront s'il le veulent en fin de stage car cette partie a pris plus de temps que prévue. Il est important de laisser discuter les stagiaires sur le sujet présent. Durant ce débat entre stagiaires sur l'importance de se syndiquer, j'interviendrais très peu.  

Les syndicats n’existent pas sans les syndiqués. En France, la CGT est la première force syndicale depuis plus d’un siècle. Mais pour qu’elle le reste et devienne plus forte à l’avenir, nous avons besoin de vous. La CGT, c’est quoi ? C’est un peu de chaque syndiqué. Ainsi, il importe d’être plus nombreux pour faire valoir vos revendications. Car les propositions revendicatives de la CGT, ce sont avant tout les syndiqués qui les font. En adhérant à la CGT, c’est vous qui la ferez. Vous en serez l’actrice ou l’acteur principal, celle ou celui qui participe à définir l’orientation du syndicat, ses revendications et ses actions. Ainsi, vous participerez à sa démocratie. Alors, pensez à prendre votre destin professionnel en main, adhérez à la CGT !

Être syndiqué, c’est apporter ses connaissances au collectif. Tu prendras la place que tu auras

envie de prendre, avec le degré d’investissement qui sera le tien. Tous les salariés ont leur place dans le syndicat. Chacun compte pour un et ce sont les adhérents qui décident.

Individuellement et collectivement, nous faisons valoir nos droits (code du travail, conventions collectives, accords d’entreprise...). En outre, le.la syndiqué.e a le droit à des informations particulières (presse, informations juridiques, assistance...). Nous proposons également des formations syndicales dans de multiples domaines. Et puis être syndiqué.e, c’est surtout être acteur.rice de l’amélioration de ta condition de salarié.e ! C’est aussi ne plus être seul.e face au monde du travail.

Voter c’est déjà agir, mais ce n’est pas suffisant. L’écart entre notre influence (vote CGT aux élections professionnelles) et notre nombre de syndiqués est trop important. Face aux employeurs, si nous voulons peser et être écoutés, si nous voulons négocier dans les conditions les plus favorables, il ne faut jamais oublier que notre première force c’est le nombre.

Se syndiquer, c’est se donner les moyens de l’action collective. En clair, la cotisation sert à l’expression de l’organisation (tracts, affiches, formations, organisations de réunions, ...). Elle sert au financement solidaire de la CGT au travers de ses différentes organisations (Confédération, fédérations, unions départementales et locales, syndicats). La cotisation s’élève à 1% du salaire net et permet de bénéficier d’un crédit d’impôt de 66 %, que vous soyez imposable ou non.

Reconnaître les avantages acquis par l'organisation, c'est déjà reconnaître l'utilité du syndicat. Toute la différence réside dans le fait qu'en étant syndiqué, tu vas participer à l'activité du syndicat et donc être auteur et décider directement des propositions de la CGT dans l'entreprise. Lors des négociations, les représentants du syndicat sont forts du nombre de syndiqués. Etre syndiqué, c'est participer à ce rapport de force.

« Avez-vous d’autres questions ? » 

Les principales questions ont été posées avant le jeu de cartes :

En conclusion :

« A quoi vous fait réfléchir ce jeu de cartes ? »

Je suis sûr que ce jeu de carte est essentiel dans cette formation. Il lève les doutes qu’ont les salariés concernant l’adhésion à un syndicat.  Les stagiaires sont rassurés après la lecture des réponses au jeu de cartes. 

« Quel est son but ? »

« L’ensemble des réponses présente l’intérêt de l’adhésion à la CGT.

Le but était de répondre à vos interrogations. Nous vous invitons maintenant à rejoindre notre syndicat pour en faire le vôtre, bien entendu cela peut se faire dès maintenant ou plus tard, quand vous le déciderez. »

Distribution du bulletin d’adhésion – Document à distribuer n° 1 – que j'ai adapté avant avec les éléments propres à votre syndicat (logo, coordonnées pour le renvoi, etc..).

Troisième étape : La CGT, notre fonctionnement et notre organisation

(10 minutes).

J’engage un échange sur la CGT, son rôle, ses valeurs et son histoire, les grandes conquêtes sociales auxquelles la CGT a participé. Je donne, dans la discussion, les éléments que je juge les plus importants.

« Qu'est ce que le syndicat ? Qu'est ce que la CGT ? »

Le syndicalisme fait partie du patrimoine vivant de l’humanité et de la démocratie. Fait social devenu universel, il a d’abord émergé en Europe avec la révolution industrielle, et y est profondément enraciné depuis.

La Confédération générale du Travail (CGT) est née de la volonté des salariés de s’organiser collectivement et durablement pour défendre leurs intérêts face à l’oppression et à l’exploitation, pour conquérir des droits et les faire valoir, pour imaginer un monde plus juste.

Le cœur de l’action syndicale de la CGT est de proposer des voies pour y parvenir.

Bâtie selon deux dimensions professionnelles et géographiques, la CGT s’est forgée et constituée au fil de l’histoire autour d’une conception de solidarité entre les salariés qui combine l’ancrage à l’entreprise et à son environnement territorial.

Avec la chronologie qui suit, je vais pouvoir démontrer que les travailleurs se sont organisés collectivement au fil du temps, et qu’au fur et à mesure des mobilisations, des avancées sociales majeures ont été obtenues grâce à la CGT.

Voir le power point

Quatrième étape : Présentation de la CGT dans l’entreprise ou l’administration, les responsables du syndicat, les élus et les prochaines échéances : 10 minutes

Je dessine sur le tableau blanc un organigramme explicatif sur l'organisation de la CGT. Puis je présente la CGT de notre entreprise , les élus et les rendez-vous à venir. (préparer un document Word)

FIN DE FORMATION

Comme dans toute formation, il est nécessaire de permettre aux participants et aux formateurs de mesurer ce qu’ils ont appris et si le stage a répondu à leurs attentes et si l'objectif est atteint. Il faut donc, à la fin de cette formation, que je questionne et laisse discuter les participants.

pour lancer cette évaluation, je pose la question:

« En quoi votre travail est utile ? »

Les réponses sont plus détaillées et argumentée qu'au début de la formation. Mais cependant je relis la fiche formateur pour bien remettre en place les ordres d'idées et combler les manques. 

Mon travail est créateur de richesse : financière, mais aussi en termes de bien être, de biens ou de services et de liens sociaux. Mais le système dans lequel nous travaillons ne nous permet pas de bénéficier pleinement de la richesse que l’on a créée : le Système capitaliste est le système qui s’appuie sur les travailleurs pour les exploiter. Tous les salariés sont concernés. La conséquence du fonctionnement de ce système : les profits et les salaires, le taux d’accidents du travail, d’arrêts maladie, la précarité du travail ; les salariés corvéables, le sous-emploi… Il y a des inégalités flagrantes, des conditions de travail qui empêchent de bien faire et bien vivre le travail, qui peuvent faire souffrir au travail.

« Pourquoi se syndiquer à la CGT ? »

Parce que nous avons besoin de l’action collective pour nous permettre d’améliorer nos conditions de vie et d’agir sur la répartition de toutes les richesses. Le fait de nous impliquer collectivement à la CGT va nous permettre d'agir ensemble, à partir du travail pour transformer la société. L’histoire de la CGT démontre que grâce à sa création, les salariés ont gagné des avancées sociales : la journée de 8h, les congés payés, la sécurité sociale … des luttes locales.

La CGT, du fait de ses statuts et ses valeurs, organise l’action collective au travail en favorisant les échanges entre les salariés. C’est un espace de liberté et de démocratie. Chacun compte pour un, la revendication part des salariés, elle leur appartient, elle est construite avec les syndiqués. Les modalités d’actions collectives proposées par la CGT : nos propositions, négociation, pétition, tractage, assemblées générales, place des syndiqués, manifestation, arrêts de travail, grève, … 

Les moyens de l’action : humains et ressources, cotisation à 1 % déductible d’impôt.

La CGT a besoin de toi. Je leur demande aussi leur appréciation sur ce moment d’échange pour me

permettre d’améliorer cette formation.

Comme souvent, les stagiaires ne font de remarques sur le contenu de la formation. cependant, ils ont vu leur questionnement se lever surtout sur la redistribution de l'argent des cotisations syndicales mais, ils ont surtout appris beaucoup sur le fonctionnement de la CGT. 

Mon questionnement après formation et mon retour sur mon expérience

Mon premier questionnement sur la formation, est ne devront pas parler du fonctionnement de la CGT avec les différentes branches syndicales. Confédération, Fédérations, Unions départementales, Unions locales, Union confédérale des retraités, Unions fédérales des retraités, etc.. cela serait plus simple pour expliquer la répartition de notre cotisation syndicales. 

Pourquoi cette formation est nécessaire ? 

Comme toutes les stages proposés par le CGT, cette formation est nécessaire. C'est celle qui permets de faire découvrir notre syndicat, son fonctionnement auprès de jeunes ou moins jeunes salariés qui ne sont pas syndiqués. L'histoire de la CGT est riche en lutte qui a permis d'obtenir des acquis après de luttes plus ou moins intenses. Nous devons en tant que formateurs, responsables syndicaux, élus et même syndiqués être les rapporteurs du passé mais surtout être les précurseurs des futures revendications collectives. Il en va du travail de demain. 

MES RESSENTIS ET MES TRANSMISSION DE SAVOIRS

En conclusion, je fais le point seul sur la tenue de cette formation que j’ai animé pour la première fois dans notre syndicat. Comme je l’explique en introduction le monde du travail connait un changement et je l’ai réellement ressenti à la suite des questions posées par les stagiaires. Le collectif n’existe pratiquement plus dans nos ateliers. Les grandes causes de mobilisations telles que, les retraites, la sécurité sociale, le temps de travail, la sauvegarde des hôpitaux et des services publics ne sont plus les priorités des salariés. En revenant sur des faits du siècle dernier et en démontrant l’importance des actions collectives, les stagiaires ont très bien compris que seul l’intérêt et le rassemblement massif peuvent faire bouger les choses et aboutir à des résultats avantageux dans la vie de toutes et tous. D’ailleurs, j’ai pu constater que, lors du dernier mouvement social national contre la réforme des retraites, notre taux de grévistes atteignait entre 75 et 80% toutes catégories socio-professionnelles confondues. J’ai entendu les six stagiaires qui ont participé à la formation, motiver les salariés les plus jeunes pour qui cette réforme de retraite n’est pas une priorité, de rejoindre le mouvement en argumentant les points qu’ils avaient acquis sur la mobilisation lors de ce stage.  Quelle fierté pour moi de voir ce résultat. Les débats et argumentaires sur les bienfaits de mouvements collectifs ne sont pas restés dans la salle de formation, encore mieux ils sont assimilés. 

L’autre point primordial qui est celui de la syndicalisation. Beau nombre de salariés pensent qu’il n’est pas nécessaire d’adhérer à notre syndicat car ils profiteront des mêmes acquis qu’ils soient syndiqués ou pas. Cela n’est totalement pas faux. Cependant, lors de la formation, j’ai pu retenir l’attention en expliquant, à l’aide du jeu de cartes, l’importance de prendre sa cotisation. J’ai pu amener des commentaires supplémentaires à l’exercice du jeu de cartes. Où va l’argent, comment est-il redistribué, dans quelles instances, locales, départementales, régionales, fédérales, confédérale. Après cette explication, je me souviens de la remarque faite par un participant :

« Je pensais que l’argent servait à payer les heures de délégations et que celui -ci restait dans la trésorerie du syndicat de l’entreprise. » Beaucoup de salariés ne connaissent pas le fonctionnement de notre structure syndicale. A travers les documents de cette formation nous pouvons expliquer la répartition et son utilisation. J’ai fait aussi un point délicat. Aujourd’hui, la réponse la plus souvent donnée lorsque je rencontre des salariés et que je demande s’ils seraient intéressés de nous rejoindre à travers une cotisation à notre syndicat est le pouvoir d’achat. En leurs démontrant que cette adhésion ne leurs coute pas aussi cher qu’ils le pensent car il est possible de déclarer cette somme aux impôts et ainsi de bénéficier d’un crédit d’impôt de 66% sur la somme versée annuellement.

Pour conclure, je décrirais mon ressenti durant ce stage.

Bien que cette formation soit la première d’une longue liste, je dirais qu’elle est l’une des plus importante du cursus. La nécessité de la tenir est primordiale. Je peux dire que toutes les formations sont utiles mais celle qui consiste à donner le premier contact avec notre syndicat l’ai surement un peu plus que les autres. C’est à travers l’intitulé de la formation que je ressens déjà. « DECOUVRIR LA CGT POUR LES SALARIES NON-SYNDIQUES » le tire est révélateur. 

Il est capital de mettre en avant l’intérêt de tenir cette formation dans toutes nos bases syndicales. Je rappellerais que j’ai pris connaissance de celle-ci après être formateur syndical et après avoir une vision sur toutes les formations que notre pôle formation syndicale disposé. C’est pour cette raison que je compte promouvoir ce stage aux autres syndicats de ma région et même j’offrirais de mon temps pour la tenir en tant que formateur.  Il faut lever les aprioris. Ils sont beaucoup trop nombreux. Je dois mettre toutes les cartes de mon côté. Lorsque j’ai décidé de tenir cette formation dans mon syndicat je n’étais pas du tout convaincu du résultat. Je craignais de ne voir personne répondre à mon invitation. Les remarques que j’entends parfois dans les ateliers comme la cotisation coute chère, l’argent sert à quoi, ça ne sert à rien, si je me syndique je ne pourrais plus d’enlever etc etc, ne basculaient pas en ma faveur. Quel soulagement lorsque j’ai eu le retour des six salariés. Je pourrais dire que six sur vingt envois c’est peu, mais c’est déjà très bien pour une première et cerise sur le gâteau sur les six stagiaires six sont sortis de stage avec la carte de syndiqués mais surtout avec des éclaircissements sur la fonctionnement du syndicats et des acquis sur la lutte collective.  Mission accomplie.